Les préoccupations à La Réunion concernant les survols touristiques en hélicoptère, ne sont pas un problème récent. Des voix critiques se font entendre depuis plusieurs années, notamment à travers des associations et des collectifs de citoyens.

Du 11 juillet au 15 août 2023 s’était tenue une consultation publique sur le projet d’arrêté du Parc national de La Réunion destiné à moderniser la réglementation relative aux survols motorisés en cœur de Parc. Cette consultation avait permis de récolter 680 contributions. Un nouvel l’arrêté instaurant notamment une interdiction de survol par drone dans 25 zones additionnelles est même entré en vigueur en janvier 2023.

De nombreux avis recueillis lors de la consultation publique, soulevaient un problème de nuisances sonores pour les habitants et les visiteurs du parc, et au-delà, souhaitent une réglementation du survol de l’île dans son ensemble. Le Parc national a toujours pris la mesure des inquiétudes et revendications du public, mais avait rappelé que la compétence du Parc en terme de réglementation s’arrête au territoire du cœur de parc, dont sont par exemple exclus les cirques de Salazie et Cilaos.

Le collectif Nout’Gayar Salazie a récemment exprimé ses inquiétudes et demandé aux autorités compétentes de renforcer la régulation dans le ciel.

Les survols touristiques en hélicoptère peuvent en effet offrir des vues spectaculaires, mais ils peuvent également avoir des conséquences sur l’écosystème local, perturber la tranquillité des habitants et poser des questions sur la sécurité des vols.

Sur son compte Facebook Cindy Barbe-Robert, la porte parole du collectif Nout’Gayar Salazie, lançait un appel à débat :

Cindy Barbe Robert se dit régulièrement interpellée à ce sujet par des Salaziens mécontents : « cela fait plusieurs mois que nous sommes alertés là-dessus. Il a fallu prendre le temps nécessaire pour réfléchir à comment faire bouger les choses. Commencer à taper du poing sur la table« .

Dans son courrier adressé à la préfecture de La Réunion, le collectif réclame « à ce qu’une enquête soit diligentée, afin de comprendre la nature et la fréquence de ces hélicoptères au-dessus de nos habitations. Que ce soit fait en lien avec la Direction générale de l’Aviation civile à La Réunion. Nous souhaiterions également une concertation avec toutes les entreprises de survols touristiques afin d’obtenir des relevés et mesures favorables au cadre de vie des habitants » développe Cindy Barbe Robert.

« Nous ne sommes pas contre cette pratique, mais nous demandons à ce que cette dernière soit encadrée, que des règles soient mises en place. Car la situation devient tout simplement invivable, cela passerait par exemple par l’instauration de créneau horaire. De 6h à 9h du matin, c’est non. »

Et Cindy Barbe-Robert conclut : « Nous sommes conscients qu’il y a des problématiques bien plus grande sur notre île, mais nous vivons dans un monde stressant, avec une inflation grandissante. Nous avons besoin de repos. Les gens ne vont pas investir à Salazie si c’est pour avoir cette bande son permanente. Même les touristes s’en plaignent. Ils viennent pour être tranquilles dans leur hôtel ou gîte, mais ne peuvent pas. Cette situation dure depuis des années. Il faut désormais que cela change. »

Du côté de la mairie, plusieurs démarches ont déjà été entamées.

« En 2020, on avait adressé un courrier à la préfecture et à la direction générale de l’aviation civile (DGAC). Plus récemment, on a transmis une pétition, en août 2020, où on relançait la DGAC« , précise la maire de Salazie, Sidoleine Papaya.

Crédit photo : page Facebook officielle Nout’ Gayar Salazie