Voulant éviter une voiture qui lui a coupé la route, de retour chez lui après une visite médicale et la prise de rdv pour une échographie, ce jeudi 11 mai vers 18h15, à Sainte-Clotilde au niveau du tribunal de Champ Fleuri, un conducteur de trottinette a violemment heurté le trottoir en fin de piste cyclable puis a été projeté au sol, le guidon de l’engin lui enfonçant la cage thoracique.
La terrible chute a provoqué une perte de connaissance immédiate, mais heureusement il portait un casque qui d’ailleurs a été complètement détruit du côté droit.
Par chance, les pompiers qui sortaient d’une intervention, se trouvaient à 50m du lieu de l’accident et avaient croisé le conducteur de la trottinette peu temps auparavant.
Et c’est dans les bras d’un pompier qu’il a repris connaissance sans aucun souvenir de l’accident et ne sentant pas de douleur sous l’effet de l’adrénaline et du choc, il a pris alors la décision de rentrer chez lui après avoir signé une décharge auprès des pompiers, avec de multiples contusions(bras, dos, arcade, etc) et une douleur à l’épaule droite.
Ce n’est que le lendemain matin vers cinq heures du matin, qu’il a commencé à ressentir d’énormes difficultés à respirer avec une douleur vive à la poitrine. Il a pris immédiatement la direction du CHU où là dès son arrivée aux urgences, il a été pris en charge sans attendre par l’équipe médicale et placé en salle de « déchocage », à 8h30 pour y subir plusieurs examens, prises de sang, tension artérielle, et électrocardiogramme.
Après une échographie, une radio et un scanner, le verdict tombe : pneumothorax.
En résumé, l’air pénètre anormalement entre les 2 feuillets de la plèvre (cavité pleurale), un pneumothorax se constitue. Le poumon, de structure élastique, se désolidarise alors de la paroi thoracique et du diaphragme, et diminue de volume. Les conséquences peuvent être graves comme l’arrêt cardiaque.
Et ce n’est qu’à 20h que l’équipe médicale a pris la décision de lui poser un drain de 20 cm pour libérer l’air et pour que son poumon compressé puisse reprendre sa taille et sa positon initiale, une première tentative ayant échouée sur le coté droit de son torse, une deuxième tentative sur la poitrine a été couronnée de succès pour enfin atteindre la cavité pleurale, dans la douleur car juste une anesthésie locale superficielle.
Il a ensuite été transféré au service chirurgie thoracique dans une chambre disponible vers 23h où une autre équipe médicale l’a relié à une machine d’aspiration à laquelle il est resté branché avec le drain prolongé par un tuyau plus gros pendant quatre jours.
Finalement, il passera cinq jours au service chirurgie thoracique du CHU avec comme traitement pour atténuer ses terribles douleurs de la morphine, des antidouleurs par perfusion ou voie orale et des injections d’anticoagulant.
Sorti de l’hôpital, il doit effectuer cinq fois par semaine des séances de kiné et recevoir la visite d’une infirmière à domicile pour effectuer les changement de pansements tous les deux jours.
Et il doit faire des radios de contrôle.
Nous avons appris que plusieurs commerces à la Réunion vendent des trottinettes dépassant allègrement les 25 km/h, ce qui est totalement interdit, sans prévenir leurs clients des risques encourus au niveau légalité, ni de leur parler d’assurance.
Pour notre accidenté, le fait d’être assuré lui permet de bénéficier de l’assurance dommages corporels et de l’assurance perte de revenu mais l’assurance lui demande une montagne de documents, ainsi que le certificat « CERFA » de cession du véhicule(trottinette) pour pouvoir lui verser le prorata de sa cotisation annuelle, un véritable parcours du combattant quelque peu décourageant et franchement déroutant.
Sa trottinette datant pourtant que de deux mois et achetée quand même 1600€, il a décidé de la vendre 500€, refusant de remonter sur l’engin.
Elle a pourtant beaucoup moins souffert que lui, mais il est trop choqué. Elle n’a que de petites rayures malgré la puissance du choc qui a pourtant éjecté son conducteur sur la chaussée à plusieurs mètres.
