Après plusieurs semaines passées à l’isolement, celui surnommé « La manchette » maintenant à la maison d’arrêt de Saint-Pierre, a été présenté à la justice dans le cadre d’une comparution à délai différé vendredi 28 avril.

Plusieurs détenus ont été témoins de l’agression, mais personne n’a bougé.

Le 4 mars 2023, vers 15h, plusieurs détenus font la sieste.

Mais « la manchette », est très agacé. Selon ses dires en effet, son co-détenu l’incommode avec des flatulences incessantes pendant son sommeil. Il se dirige alors vers lui et lui pince le nez, pour lui faire comprendre son ras-le-bol. Ce dernier ne se réveille pas. « La manchette » saisit alors un manche à balai qui lui introduit à plusieurs reprises dans la région anale.

« Je lui ai donné des coups sur les fesses pour qu’il se lève. Mais je ne lui ai pas mis le balai entre les fesses. Je ne l’ai pas violé. Ce n’était pas une agression sexuelle » La Manchette

Examiné par un médecin, la victime présente plusieurs lésions et hématomes au niveau de la zone anale. Six jours d’ITT lui ont été délivrés. Un choc psychologique important a également été constaté.

Il est aujourd’hui en dépression, souffre également de douleurs persistantes, et vit dans la peur. Le prévenu quant à lui, en détention depuis un an, avec 16 mentions à son actif, a déjà passé six ans en prison.

Le procureur a souligné la disproportion de la réaction du prévenu et a affirmé que celui-ci avait porté atteinte sexuellement à la victime en profitant de son sommeil et de sa vulnérabilité pour régler ses comptes.

Le tribunal l’a donc condamné à 18 mois de prison avec maintien en détention sous mandat de dépôt. Il sera également inscrit au Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes). Il devra payer 1000 euros en préjudice physique et 2000 euros en préjudice moral à la victime.