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“Alerte générale” … ou l’histoire des citoyens policiers, selon Forces de Gauche de La Réunion

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C’est une tribune de Didier Dupont et de Jean Paul Panechou de « FORCES DE GAUCHE REUNION »

« Les dernières interventions du président de la république ainsi que les précédents discours de ses ministres de l’armée, affirment clairement et explicitement l’orientation martial du projet néolibéral contemporain. La communication de nos gouvernants actuels montre sans ambage la
volonté de “réarmement” et de “régénération” de la France pour s’adapter et répondre aux différentes et continuelles crises que nous vivons.
Ce “réarmement” est avant tout militaire et ensuite démographique, industriel, culturel et donc civique. Il s’agit de rendre l’autorité de l’Etat plus prégnante, plus contraignante, plus forte et autoritaire en édifiant une société de gourdins composée d’honnêtes gens en croisade contre
les luttes sociales d’égalité et d’émancipation du peuple. Ces concepts ne sont que des sous-produits de la doctrine libérale de la résilience nationale.
Pour concrétiser ce projet, des réformes sont adoptées :
– l’augmentation sans précédent du budget des armées,
– le Service national universel (SNU) de six mois sur le temps scolaire, qui fait l’objet d’une consultation citoyenne sur laquelle les professeurs ne peuvent se prononcer sur sa suppression.
– la tenue unique (uniforme) qui ne réduit pas les inégalités à l’école
– une révision des programmes d’EMC dans le sens d’une radicalisation de la légalité civique (formations de citoyens policiers),
– l’instauration d’une journée nationale de la résilience qui exhorte la défense citoyenne et la protection civile, sous la forme ludique d’événements familiaux.
– Un développement des écoles privées et des entreprises véhiculant des valeurs sécuritaires, autoritaires antidémocratiques.
Nous devons donc tous être résilients face aux risques naturels, technologiques, économiques sinon, on est accusé d’éco – socio – agro terroristes ?
Cette pédagogie généralise l’emploi d’une technologie de consentement, voire d’addiction au désastre. Elle joue sur la peur qui “débouche” sur des idées folles de justice punitive, de vengeane immédiate et directe.

Face à la brutalité du monde, les individus doivent êtres durs. L’engagement est total: physiquement, c’est préparer “une matière première” destinée au combat et à la destruction. C’est le fantasme d’un continuum d’engagement qui irait de l’élève au militaire professionnel et
qui couvrirait toutes les formes les plus variées de combats: de la tranchée au cyberespace. Faire rêver…par des cauchemars.
Par conséquent, nous assistons, en ce moment, à l’édification d’une société militaire car nous préparons notre jeunesse à un inéluctable durcissement de la société et à un monde en guerre, et donc à une mobilisation nationale.
Il s’agit d’un appel au “sacrifice du peuple” car pour absorber ces chocs permanents, il faut éduquer les citoyens à être de bons “petits soldats obéissants”, au service d’une défense totale de la nation – comme les Ukrainiens ou les Israéliens.
Dans un monde en guerre où la conflictualité est généralisée à tous les espaces, la mobilisation des citoyens est considérée comme inéluctable par les technocrates néolibéraux. (Socialisation des pertes et privatisations des profits). La frénésie militaire s’installe durablement dans le monde et la France la nourrit.
C’est le culte de l’adaptation (loi naturelle): une résilience qui peut aller jusqu’à l’éloge du sacrifice, sous couvert d’une fausse solidarité, puisqu’il ne concerne que les premières lignes, les“premiers de corvées” – les “riens”, c’est-à-dire une sous-humanité expendable, superflu – qui peut être sacrifié.
Le sens de la discipline et du devoir empêche de s’autonomiser. Il impose de rester dépendants… à l’égard des puissants et de la production – même des catastrophes. Tel est l’impératif. Nous assistons bien à une fascisation de la société française alors que nous estimons que c’était une curiosité historique sans suite possible.
C’est en effet notre république démocratique qui accouche de cette dérive autoritaire, alors qu’elle représente le principe opposé. Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie mais “son évolution en temps de crise” permanents selon les mots de Bertolt Brecht. Notre république est devenue policière et sa devise est: “l’ordre, l’ordre et l’ordre”. Les vrais “territoires perdus” de la république sont donc les commissariats, les tribunaux, l’IGPN et les médias, et non les quartiers où l’on réclame l’égalité.
Politiquement, se constitue aussi un arc autoritaire fasciste avec l’alliance des droites, pour défendre l’ordre bourgeois, auquel seule la FI s’oppose catégoriquement. Le macronisme n’est donc qu’une république policière en voie de fascisation. Pour combattre l’extrême droite, il fait
comme elle. Il en est l’antichambre du fascisme qu’il prépare et installe.

“Un peuple résilient fait le don de ses fils”

Voilà la formule qui sert à la promotion de ce Survivalisme d’Etat. Ce qui signifie que plus nous sommes en guerre, moins nous sommes en lutte. Des modèles résiliocratiques se développent déjà partout dans le monde: en Russie, en Chine, en Israël, aux Amériques, en Europe et en
Afrique. Ce plan vise trois objectif:
– Ne pas s’attaquer aux responsables.
– Ne pas remettre en cause le système.
– Éviter la révolte contre ce qui règne, gouverne et agonise en ce moment.
C’est une volonté d’empêcher toute résistance à “l’ogritude” en cours (écocide, génocide: crises climatiques et humanitaires). Notre vraie solidarité et notre authentique humanité se fragmentent et s’effondrent dans la précipitation à Gaza ou au Yémen. Le drapeau de la justice
universelle est tâché du sang des innocents. Ce nouveau monde, réel, est faux. C’est le programme des conservateurs néolibéraux et des nationalistes illibéraux mais la très
grande majorité des hommes n’en veut pas. C’est affreux car nos jeunes veulent surtout une “autre vie”, un autre monde est possible ».

Yves Mont-Rouge

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Téléphone : 0692 85 39 64

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