Les restaurant sans enfant et les hôtels « adult only » font de plus en plus d’adeptes. Même la site Tripadvisor propose désormais un classement français des « 10 meilleurs hôtels réservés aux adultes ». Le voyagiste FRAM, vente « le calme et la sérénité » de sa sélection « adult only », là où son concurrent TUI propose une offre « loin des cris des enfants ou des chamailleries ». Même Pierre et vacances, qui, il y a encore quelques années, faisait de ses résidences toutes parfaitement équipées pour accueillir les petits comme les grands un atout majeur, propose désormais des séjours pour couple sans enfant.

Mais si jusqu’à présent ce phénomène concernait plutôt les célibataires ou les couples sans enfant, il semble que de plus en plus de parents et notamment les mamans s’accordent des temps sans leur progéniture.

« On court toute l’année, c’est incessant ! Les vacances arrivant, on a besoin de souffler, de se mettre sur pause, confie la mère de famille. Même si l’on a mis un peu de temps avant de l’admettre, il est clair qu’on y parvient plus facilement sans les enfants… » un couple quinquagénaire, parent de deux garçons de 9 et 11 ans

Ainsi, le « momcation » séduit de nombreux parents qui cherchent à se libérer de la charge mentale en partant à deux, créant un nouveau marché dans lequel s’engouffrent les professionnels du secteur.

L’image de la maman instagrameuse qui survit à cinq enfants, en ayant repeint le salon et fait trois gâteaux, a tendance à en effet faire culpabiliser plus d’une maman. Ce qui pousse même certaines à vouloir échapper aux obligations familiales.

Des mères, souvent épuisées, n’hésitent plus à s’offrir des congés sans enfant ni conjoint. Le « momcation », venu d’outre-Atlantique : la contraction de mom pour « maman » et vacation pour « vacances ». Elles sont même près de 80 000 à partager sur Instagram leurs souvenirs de momcations !

« Dans une famille, il faut toujours satisfaire les uns et les autres »

Au retour des vacances, les bénéfices sont immédiats pour Céline : « Je pars fatiguée, je reviens en forme. Je suis contente de retrouver mes enfants : ça fait du bien de créer un manque ! » 

« Les hommes le font depuis longtemps sans se poser de questions, donc il ne faut pas hésiter. Cela ne fait pas de nous des mauvaises mères ! » Isabelle, 42 ans

Il semble en effet que les hommes soient plus habitués à partir entre copains, sans femme ni enfant, et que cela soit plus ancré dans les moeurs. Selon une étude menée par l’Insee en 2017, il semble en effet qu’une personne sur deux considère toujours que les mères savent mieux répondre aux besoins et aux attentes des enfants que les pères. Autre constat, les femmes effectuent, en moyenne, dix heures de tâches ménagères en plus que les hommes par semaine. C’est d’ailleurs ce qui freine certaines mamans à franchir le pas d’une escapade en solo qui craignent d’avoir encore plus de « travail » lors de leur retour à la maison, à cause du « laisser-aller » et de la « mauvaise gestion » du père pendant leur absence.

Ainsi, Aline Nativel Id Hammou, psychologue spécialiste du burn-out parental, rappelle la nécessité d’aller plus loin que des congés annuels sans sa famille. « Pour être dans une forme de stabilité, de bien être et il faut s’octroyer des petits moments tout au long de la semaine et des mois ».

Vos réactions et témoignages au 0262 99 12 00.