Covid-19 : les maires demandent au préfet de ne pas reconfiner

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Cela dit, à sa décharge, le préfet Jacques Billant, qui s’est entretenu mardi dernier, comme tous les mardis d’ailleurs, avec les maires de l’île, n’a pas non plus annoncé qu’il allait confiner. Pas encore ! C’est une hypothèse qui n’est toutefois pas à exclure si (je dis bien si) la situation devait se dégrader. Pour l’instant, d’après les informations fournies par la préfecture aux élus locaux, le taux d’incidence a diminué, mais les capacités hospitalières tant au niveau humain que technique restent limitées. Autrement dit, le service réa est à la limite de la saturation.

Le préfet a surtout profité de cette réunion de mardi dernier pour annoncer une intensification de la campagne de vaccination. De 12 000 vaccins par semaine, en avril, le rythme va s’accélérer en passant à 25 000 vaccins par semaine. Quant à un éventuel reconfinement, même si rien n’a encore été prévu pour le moment, les maires ont préféré anticiper en faisant part de leurs craintes sur les conséquences désastreuses qu’aurait une telle mesure à tous les niveaux. Les commerçants de l’île avaient eux aussi tiré la sonnette d’alarme mercredi à l’issue d’une réunion à la Chambre de commerce et d’industrie de la Réunion (CCIR). Même sans confinement, la situation économique est déjà quasi catastrophique pour nombre de secteurs et notamment pour le commerce, hormis la grande distribution.

Quant aux contradictions et autres « ratés » dans la gestion de la crise sanitaire, je ne vais pas m’étendre au risque de me répéter. Je n’ai évidemment rien contre le préfet qui tente de faire son job autant que faire se peut, mais je ne peux rester bouche cousue quand je vois des gendarmes aller traquer des pique-niqueurs jusqu’à dan’ caro d’bois (dans la forêt) alors que sous leurs yeux, sur les plages de l’île, jeunes et moins jeunes, sans masque, font la fiesta sans aucun respect des gestes barrières. Idem dans les piscines, alors que, pendant ce temps, dans ces mêmes piscines (et sur les stades et dans les salles), les activités sportives sont interdites. On ne peut plus s’attabler dans un restaurant (sauf certains ministres dans un restaurant clandestin parisien !) mais on peut prendre sa barquette ou son sandwich pour manger sur la plage en groupe. On ne peut pas déguster un bon cari sur une aire de pique dans le calme d’une forêt au risque de se prendre un PV par des gendarmes qui se cachent derrière les bosquets (ça rappelle les films avec Louis de Funès), mais on peut emprunter des bus bondés le matin pour aller travailler ou pour envoyer nos enfants à l’école à la Réunion alors que les établissements scolaires sont fermés en métropole pour protéger les élèves du virus et des variants.

Ce n’est pas la première fois que je l’écris, mais ce virus est quand même très bizarre : à en croire nos autorités préfectorale et sanitaire, ce virus nous « totoche » surtout après le boulot et après l’école, dans votre case, durant la pratique de votre sport ou si vous allez au resto ou dans un bar. En revanche, il serait inoffensif au travail, à l’école, à la plage et dans les grandes surfaces. Ah, j’allais oublier, dans les bureaux de vote.

Transition toute trouvée pour passer à la politique.

Le procès de Didier Robert (Sem Muséo) reporté à fin avril : la droite anti-Robert va devoir encore patienter

C’est aujourd’hui, vendredi 9 avril 2021, ce matin, que Didier Robert, actuel président de Région et ex Pdg de la SPL Musées régionaux doit comparaître devant les magistrats du tribunal correctionnel de Saint-Denis pour des faits présumés de prise illégale d’intérêts, abus de biens sociaux et concussions. Une enquête avait été ouverte en 2018 sous l’autorité du Procureur de la République de Saint-Denis, Eric Tufféry pour détournement de fonds publics et recel de détournements de fonds. Des investigations avaient été lancées notamment suite à un rapport de la chambre régionale des comptes et, rappelez-vous, il avait été question notamment du salaire de 6 800 euros nets que s’était accordé Didier Robert, en tant que Pdg de la SPL, durant les années 2017 et 2018, et ce, sans l’autorisation du conseil d’administration.

Alors, procès ou pas procès ce matin ? Même s’il avait été déjà renvoyé une première fois à l’issue de la première comparution en novembre 2020, la question se pose de nouveau car Me Alain Rapady, l’avocat de Mme Christine Clain, ex cadre de la SPL Musées régionaux, a contracté le Coronavirus depuis plus d’une semaine. Rappelons que Mme Clain est soupçonnée dans le cadre de cette affaire de prise illégale d’intérêts.

Le tribunal sera-t-il en mesure de juger Didier Robert tout en dissociant les deux affaires (celle de Mme Clain) qui sont fortement imbriquées ? Alors que tous les politiques qui sont passés jusqu’à présent à la barre ou en audition à Vérines ou encore à Malartic « dérouillent » (Olivier Rivière, Marie-Paule Balaya, Ibrahim Patel, Olivier Hoarau…),

Didier Robert parviendra-t-il à « chape le maille » ? Le tribunal avait clamé en novembre dernier qu’il ne reportera pas le procès une deuxième fois. Et si le procès devait être reporté, le sera-t-il dans une ou deux semaines, le temps pour l’avocat de Mme Clain de se rétablir ou sera-t-il renvoyé après les élections régionales et départementales des 13 et 20 juin, comme le souhaiterait sans doute l’entourage de l’actuel président de Région ? La justice lui fera-t-il cette fleur ? D’après un des avocats qui doit plaider dans le cadre de cette affaire, que nous avons joint hier en début de soirée, « le procès pourrait être reporté d’ici à trois semaines, avant le mois de mai ». Donc, avant les prochaines élections départementales et régionales.

Sauf si d’ici là nous sommes en reconfinement, ce qui n’est pas à exclure. Didier Robert savait sans doute depuis longtemps que le procès allait être reporté puisqu’il avait déjà programmé pour ce matin au Domaine MOCA une grande réunion de travail avec les chefs d’entreprise de l’île ainsi qu’une réunion avec son cabinet à la Région au cours de cette même journée. Une grande manifestation qui sera suivie à MOCA d’un déjeuner. Rappelons que depuis mardi dernier les restaurants sont fermés. Deux poids, deux mesures ?

Une liste de « convergence » en préparation pour contrer Didier Robert aux régionales

Pas la peine de vous faire un dessin : la campagne électorale bien que quasiment virtuelle bat son plein. Les candidats et les états-majors politiques sont déjà sur la brèche. Vous aurez également compris qu’au niveau du gouvernement et de l’Elysée, tout est fait, malgré la crise sanitaire, pour le maintien des dates arrêtées dans l’ordonnance de février 2021. Donc, sauf événement exceptionnel, les élections départementales et régionales auront bel et bien lieu les 13 et 20 juin prochains. La préfecture a déjà communiqué sur les dates d’ouverture de la campagne et de dépôt de listes. Une campagne qui sera virtuelle.

Dans les cantons, dans les municipalités, les candidats déclarés et potentiels mettent les bouchées doubles. Les négociations vont bon train. « Recherche binôme désespérément » pour quelques candidats qui se projettent dans le scrutin départemental. Il faut dire que les soutiens des uns et des autres aux régionales sont venus bousculer certains schémas initiaux. Un exemple parmi tant d’autres : Bertrand Robert, adjoint de Patrice Selly, devait faire équipe dans le canton 8 de Saint-Benoit avec Géraldine Boulevard, l’adjointe de Michel Vergoz à Sainte-Rose. Jusqu’ici tout allait bien. Sauf que les régionales, vous disais-je, ont un peu changé la donne surtout depuis que Selly a choisi de soutenir Ericka Bareigts aux régionales et non Didier Robert ou Michel Vergoz si ce dernier décide de se présenter. Bertrand Robert, dit-on, aurait approché une autre Sainte-Rosienne, colistière de Gilles Hee-Keng, candidat malheureux aux dernières municipales, mais aux dernières nouvelles, les négociations ont échoué et il serait à la recherche d’une binôme sur Saint-Benoit. Dans ce même canton, à noter le retour d’une ancienne maire par intérim, je veux parler d’Herwine Boyer, qui avait succédé à Jean-Claude Fruteau durant la période de confinement en 2020. Une ancienne 1ère adjointe qui avait été très appréciée dans son costume de maire. Elle devrait faire équipe avec Wilfrid Bertile (Saint-Philippe) Quid du sortant Philippe Le Constant, le socialiste, quasi abandonné par son parti ? Faut-il rappeler que Le Constant a appris par la presse le ralliement Selly-Bareitgs ! Un choc pour celui qui fut même à un certain moment le patron de la fédération socialiste à la Réunion. La politique est impitoyable ! Dans le canton 7 de Saint-Benoit, Sabrina Ramin, la sortante, sera la binôme de Jean-Yves Faustin, 2e adjoint du maire de la Plaine-des-Palmistes Johnny Payet.

Juste à côté, à Bras-Panon, le maire Jeannick Atchapa sera lui aussi candidat aux départementales. Il a déjà présenté sa binôme à son conseil municipal. Il s’agit de Sidoleine Papaya, la 1ère adjointe de Stéphane Fouassin à Salazie.

Aux régionales, Jeannick Atchapa devrait sans surprise apporter son soutien à Didier Robert. Il souhaiterait par ailleurs positionner sur la liste de ce dernier un de ses conseillers municipaux, à savoir Jean-Bernard Latchimy (Chancelier sur Facebook en raison de sa fonction durant sa longue carrière militaire) dont le travail au sein de la municipalité de Bras-Panon où il a délégation du personnel, est reconnu par ses pairs. Notons que si Jeannick Atchappa apportera son soutien à Didier Robert aux régionales, son futur 1er adjoint, Thierry Henriette ainsi que son futur 3e adjoint Mario Edmond (remaniement prévu à l’occasion du conseil municipal de ce samedi, suite au décès de l’ancienne 1ère adjointe Micheline Ally) devraient quant à eux soutenir la candidate Ericka Bareigts. C’est assez folklorique mais c’est une situation qui ne sera pas spécifique à la commune de Bras-Panon.

J’en arrive maintenant aux régionales et plus précisément à cette fameuse liste de « convergence ». La politique, ne l’oubliez jamais, est une partie de poker menteur. Officiellement Michel Fontaine doit discuter avec l’actuel locataire de la pyramide du Moufia pour construire une liste d’union de la droite mais officieusement le maire de Saint-Pierre poussé par son « dalon » du Tampon et d’autres personnalités politiques locales prépare aussi un Plan B, à savoir la dite liste de convergence. « Convergence », un mot qui ne vous est pas totalement inconnu. C’est Michel Fontaine qui, lors de son passage en septembre dernier dans l’émission « Ça Koz Politique » sur Antenne Réunion, l’avait remis au goût du jour en précisant « qu’il n’y avait plus de droite ni de gauche » mais « qu’il existait un espace de convergence » réunissant tous les partis traditionnels sauf les extrêmes.

D’après mes informations, une liste dite de « convergence » réunissant notamment les centristes y compris d’En Marche et une grande partie de la droite anti-Didier Robert serait en cours de constitution, avec la bénédiction de Paris, et poussée localement par les André Thien-Ah-Koon, Michel Fontaine, Nassimah Dindar. Une liste qui pourrait faire son plein de voix dans le grand bassin Sud (Saint-Pierre, le Tampon, Petite-Ile l’Etang-Salé, l’Entre-Deux…) ainsi que du côté de l’opposition Saint-Pauloise, Saint-Andréenne, bénédictine, avironnaise etc… Une liste qui pourrait être conduite par le député David Lorion.

Ses concepteurs avaient aussi pensé à Serge Hoarau, le maire de Petite-Ile « le maire mieux élu de France », mais le vice-président du Département viserait plutôt la présidence de cette collectivité en cas de non élection de Cyrille Melchior dans son canton de Saint-Paul. Cette liste de « convergence » n’exclut pas non plus, bien au contraire, en fonction des résultats du premier tour, de composer si besoin avec Ericka Bareigts.

’où l’axe plausible « LR-Centristes-PS-PCR-En Marche » aux régionales qui ne déplaît pas du tout à Paris dans la perspective de la prochaine présidentielle où Emmanuel Macron serait bien content de pouvoir compter sur des gros viviers de voix que sont Saint-Pierre, Saint-Denis, le Tampon… Ce n’est donc pas un hasard si la « probable » candidate Ericka Bareigts s’est vu ouvrir les portes de l’aéroport de Pierrefonds par son directeur Didier Prugnières. Lequel l’a fait bien entendu avec la bénédiction d’André Thien-Ah-Koon (président du Syndicat mixte) et de Michel Fontaine, président de la Civis. Ce jour là, Ericka Bareigts était accompagné du communiste Elie Hoarau.

Normane Omarjee, avocat de profession, bâtonnier, inscrit au barreau de Saint-Pierre, politiquement proche de Michel Fontaine et de Nassimah Dindar, rejoint la socialiste Ericka Bareigts. Le juriste a toujours souhaité « briller » en politique. Reste à savoir ce qu’il pèse réellement électoralement parlant !

Ce n’est pas un hasard non plus si l’avocat Normane Omarjee, connu pour être un proche et fidèle de Michel Fontaine (qui travaille sur tous les dossiers sensibles du maire de Saint-Pierre et président de la Civis) a décidé de rejoindre la maire de Saint-Denis dans la course aux régionales. Il rêve de briller en politique. Reste à savoir maintenant ce que pèse réellement en terme de voix le bâtonnier sudiste, certes brillant dans le prétoire, mais politiquement,… C’est une autre paire de manches.

Duel Bareigts-Bello à gauche au détriment de Patrick Lebreton et d’Olivier Hoarau

Pour avoir plus de visibilité à droite, au-delà de ce qui se prépare en coulisses (cf. la liste de convergence), il faudra attendre la fin de matinée, et la décision du tribunal correctionnel de Saint-Denis qui doit se prononcer sur l’avenir judiciaire de Didier Robert. Je le dis et le répète, même si je ne suis pas magistrat, mais au vu de tous les verdicts déjà rendus dans des affaires impliquant les élus récemment, à moins d’un miracle, Didier Robert ne risque pas de sortir ragaillardi de cette épreuve. Avant ou après juin, qu’importe, il aura des comptes à rendre à la justice dans l’affaire qui le concerne. Et les réquisitions, à moins là encore d’un miracle judiciaire, et toujours eu égard au sort qui a été réservé à nombre d’élus avant lui, ne risquent pas d’être très « tendres » à son égard. Sans trop se tromper, on peut dire que l’actuel président a mangé son pain blanc et qu’il ne se trouve plus aujourd’hui dans une dynamique de victoire.

Face à Bareigts ou à Bello, son argument selon lequel ces dernières viennent d’être élues maires, sous-entendu qu’elle seraient assoiffées de pouvoir, ne tient pas la route car Didier Robert lui-même était maire du Tampon et député de la 3ème circonscription lorsqu’il a postulé, en 2010, à la Région. Et quand il a de nouveau brigué le deuxième mandat à la pyramide inversée en 2015, il était sénateur. Ses militants semblent avoir la mémoire courte… quand ça les arrange !

Mais pour autant, ses adversaires de la gauche ne se laissent pas désarmer et continuent à appuyer là où ça fait mal, c’est-à-dire sur ses faiblesses ou ses « ratés ». Par exemple sur la Nouvelle Route du Littoral (NRL) inachevée. « Nous sommes la risée de la France », a dit, hier matin, Ericka Bareigts lors d’une conférence de presse ayant pour thème « l’éthique en politique et la probité ». Gilbert Annette n’était pas à ses côtés ! Le thème ne lui convenait sans doute pas…

Ericka Bareigts a insisté sur « les mensonges » et la « manipulation » du côté de Didier Robert. Elle a mis le président sortant au défi de trouver un recours portant son nom contre la NRL. Elle a aussi moucaté Didier Robert « qui a inauguré une route sur laquelle on ne peut toujours pas rouler ». Une autre petite phrase qui en dit long et que n’a pas hésité à lâcher la maire de Saint-Denis toujours à propos de la NRL : « il faudrait analyser les contenus des accords qui ont été signés entre les entreprises et la Région avant les municipales de juin 2020 ».

Je vous l’ai dit, la campagne électorale a bel et bien commencé. Des dossiers ne vont pas tarder à circuler. Certains sont déjà arrivés dans les boîtes à lettres des politiques et dans celles de certains journalistes. Ceux concernant « les accords passés entre certaines entreprises et la Région sur la NRL » en font partie. Idem pour les voyages payés par la collectivité pour certains de ses employés ou plutôt certaines de ses employées.

Il est question par exemple des 136 voyages pour une seule employée de 2010 à début 2020, juste avant de la Covid. Des voyages à Maurice, Rodrigues, Paris, Europe (Madrid…), aux Seychelles etc… Soit 13,6 voyages par an pour une même personne, une simple employée, mais pas n’importe laquelle et le plus souvent en classe Affaires… Nous aurons l’occasion d’en reparler. Idem pour l’affaire dite de la continuité territoriale, bien plus complexe de tout ce qui a été dit pour l’instant. Les quatre agents montrés du doigt et qui ont été virés ne veulent pas payer pour l’ensemble des présumés coupables. Ils sont l’arbre qui cache la forêt. On y reviendra.

Ericka Bareigts occupe incontestablement le terrain médiatique. En clair, médiatiquement, elle devance nombre de concurrents et de concurrentes, y compris à gauche. Mais d’autres, à l’instar d’Huguette Bello, qui s’est officiellement déclarée mercredi, travaillent en silence, loin des caméras et des appareils photo. Huguette Bello, la candidate qui se dit « légitime » pour avoir été dans l’opposition régionale durant ces 6 dernières années (avec Karine Nabenesa quand même, rendons à César…), se veut être la plus efficace électoralement parlant.

A gauche, la bataille va sûrement se jouer entre la maire de Saint-Paul, « la candidate légitime » et la maire de Saint-Denis, celle qui a déjà battu Didier Robert aux… municipales de juin 2020. Une vraie bataille de leadership à gauche entre les partis politiques que sont le PS et PLR. Une confrontation entre la pro-Macronie incarnée par Ericka Bareigts (PS des villes) et l’anti-Macronie revendiquée par Huguette Bello, soutenue par La France Insoumise (LFI) de Ratenon.

Dans cet espace politique déjà bien occupé par ces deux candidates, Patrick Lebreton (socialiste des champs) et le sans parti Olivier Hoarau pourraient avoir du mal à se frayer un passage pour voir le bout du tunnel en dépit du soutien d’Eric Fruteau à Saint-André pour le premier, et celui du fils de Jacques Técher, maire de Cilaos pour le second. Sans compter que les voix des écolos iront sans doute davantage vers Vanessa Miranville et Jean-Pierre Marchau. Et peut-être aussi un tout petit peu en direction de Jean-Richard Riani, l’artiste de Tanambo à Saint-Pierre. La suite au prochain épisode !

« Le directeur a-t-il encore l’autorité au GHER ? »

On passe à toute autre chose à présent. Cette question ci-dessus, ce n’est évidemment pas moi qui me la pose mais le syndicat FO du GHER (Groupe Hospitalier Est Réunion », qui tire la sonnette d’alarme sur une situation qui « deviendrait invivable pour le personnel du service concerné », paraît-il.

Selon ce syndicat « depuis l’arrivée du nouveau médecin devenu chef, le service de soins continus du GHER est dirigé « de manière dictatoriale ».
 Ce service est-il devenu un lieu de non droit, un état dans l’état ? »

Et FO de s’interroger : « que fait le Directeur ?
 Monsieur, pourquoi avez-vous laissé ce service sombrer dans un climat délétère qui divise le personnel ? 
Ceux qui ne sont pas proches du clan du chef sont mis à l’écart et marginalisés avec la complicité et l’omniprésence du secrétaire d’un autre syndicat ». D’après mes informations, il s’agirait de la CGTR.

FO indique que « des cas de burn-out ont déjà été signalés auprès de la direction et du service santé au travail. La pression, le mépris et le harcèlement sont insupportables. 
L’appel de détresse du personnel n’a pas été entendu, plusieurs d’entre eux ont demandé de partir.
 Doit-on attendre que la santé de ces agents s’aggrave, comme cela a été observé ailleurs ? En ce temps de crise sanitaire majeure, le personnel mériterait de travailler dans de meilleures conditions en toute sérénité, encore plus dans ce service spécifique et lourd.

Monsieur le directeur, prenez vos responsabilités, ramenez de l’ordre dans ce service, car vous avez l’obligation de protéger vos agents.
 Nous vous demandons un changement de chefferie afin de garantir aux agents la santé physique et psychique au travail. La santé au travail est un droit ! ». Nul doute que le directeur ne manquera pas de réagir. Mais au fait de quel directeur s’agit-il ? De celui qui fait fonction au GHER ou du directeur du CHU Nord qui dirige également l’établissement de Saint-Benoit dans le cadre d’une direction commune, qui a d’ailleurs été dénoncée récemment, lors du conseil d’administration, par le président du conseil de surveillance Patrice Selly, maire de Saint-Benoit et président de la Cirest ? A ma connaissance, une réunion serait prévue concernant cette affaire le 26 avril prochain. Les infirmiers, infirmières et autres personnels para médicaux refusent catégoriquement d’être « maltraités » par leur « médecin cheffe » qui travaille à la fois au Port et à Saint-Benoit et qui ne mettrait pas de gants non plus pour invectiver tant les patients que les familles de ces derniers. Ça mérite bien une intervention de la direction, commune ou pas. A suivre !

Je termine avec un cas de harcèlement au travail. Il y en a beaucoup me direz-vous mais pas tout le monde ose déposer plainte. Nombreux sont ceux qui choisissent de se laisser mourir à petit feu. D’autres plus courageux, quitte à prendre le risque d’être placardisés ou de perdre leur boulot, saisissent la justice. C’est le cas de cette employée de la mairie de Saint-Louis qui vient d’engager une procédure judiciaire contre la mairie de Saint-Louis. Elle a déjà été auditionnée à deux reprises par les gendarmes dans le cadre de la plainte qu’elle a déposée contre son chef de service. Son avocat Me Georges-André Hoareau a pris le dossier en main. Plusieurs fois, elle a sollicité la mairie de la commune, mais cette dernière a fait jusqu’à présent « z’oreille cochon dan’ marmite pois ».

Autre affaire d’harcèlement, sexuel celle-là, elle s’est passée à la pyramide du Moufia et la personne victime n’a pas du tout l’intention de laisser tomber malgré les quelques années qui ont passé. Cette personne, employé de ladite collectivité, vient même de créer une association afin de dénoncer publiquement de tels faits et venir en aide à d’autres victimes. Nous en reparlerons d’ici peu.

Y.M.

([email protected])

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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