Étude : un quart des détenus consomme du cannabis quotidiennement, un détenu sur dix consomme de la cocaïne, du crack, ou de l’héroïne

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Dans son dernier numéro de Tendances publié aujourd’hui, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) présente les résultats de son Enquête sur la santé et les substances en prison (ESSPRI) de 2023, ainsi qu’une analyse des phénomènes observés. Cette enquête constitue la première étude statistique en France permettant d’estimer la consommation des sept substances psychoactives les plus couramment utilisées.

Les résultats de cette première édition de l’enquête ESSPRI étaient très attendus, et ils confirment une situation déjà bien connue de la communauté scientifique : la consommation de produits prohibés en prison, comme le cannabis, ou de substances tolérées en milieu carcéral, comme le tabac, dépasse largement les niveaux observés dans la population générale.

Par exemple, le taux de tabagisme quotidien en prison atteint 63 %, soit 2,5 fois plus élevé qu’à l’extérieur. De même, plus d’un quart des détenus consomme du cannabis quotidiennement (26 %), soit une prévalence d’usage quotidien du cannabis 8 fois supérieure à celle de la population générale. Cette exposition importante aux substances psychoactives s’explique notamment par la persistance des habitudes de consommation : une grande majorité des détenus ayant consommé ces substances en prison déclarent avoir déjà eu des consommations significatives avant leur incarcération.

La consommation d’autres substances est moins répandue, voire marginale, comme l’usage d’une drogue illicite autre que le cannabis (cocaïne, crack, MDMA, héroïne), qui ne concerne qu’un détenu sur dix pendant l’incarcération.

Pour l’enquête de 2023, un échantillon représentatif de 1 094 hommes majeurs incarcérés depuis plus de trois mois en France métropolitaine (tous types d’établissements confondus) a été interrogé. Étant donné que les femmes ne représentent que 4 % de la population carcérale, une étude pilote a été menée auprès d’un échantillon de femmes détenues, dont les résultats seront disponibles lors de la prochaine édition prévue en 2025. Ainsi, le dispositif ESSPRI vise à s’intégrer dans le paysage des grandes enquêtes statistiques publiques et à fournir des données régulières sur l’évolution de la consommation de drogues en prison.

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