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Le complexe industrialo-portuaire de La Réunion génère 5 700 emplois salariés en 2019 (VIDEO)

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En 2019, les 355 entreprises du complexe industrialo-portuaire de La Réunion emploient 5 670 salariés, dont 55 % dans le domaine maritime. Elles génèrent une valeur ajoutée de 571,3 millions d’euros, dont 60 % dans le domaine non maritime. Les trois quarts des entreprises liées au port en 2016 sont toujours en activité en
2019.

Entre 2016 et 2019, les effectifs salariés des entreprises du complexe industrialoportuaire progressent fortement, de 3,3 % en moyenne par an, à un rythme près de
trois fois supérieur à celui de l’emploi salarié total à La Réunion. Cette forte hausse de l’emploi touche à la fois les entreprises du domaine maritime et du domaine non maritime. En revanche, seule la valeur ajoutée des entreprises du domaine non maritime augmente sur la période. Dans le domaine maritime, la valeur ajoutée baisse en raison du recul du secteur de la pêche.

Loup Wolff, Directeur interrégional de l’Insee La Réunion-Mayotte, Olivier HOARAU, Maire du Port, Président du Conseil de Surveillance du Grand Port Maritime de La Réunion (GPMDLR) et Gilles HAM-CHOU-CHONG, Directeur Général Adjoint du Grand Port Maritime de La Réunion (GPMDLR) organisaient une conférence de presse durant laquelle a été présentée une étude portant sur le complexe industrialo-portuaire de La Réunion.

Notre reporter Sirjee était présent sur place, reportage

 

Le complexe industrialo-portuaire de La Réunion

En 2019, les 355 entreprises du complexe industrialo-portuaire de La Réunion emploient 5 670 salariés, dont 55 % dans le domaine maritime. Elles génèrent une valeur ajoutée de 571,3 millions d’euros, dont 60 % dans le domaine non maritime.

Les trois quarts des entreprises liées au port en 2016 sont toujours en activité en 2019. Entre 2016 et 2019, les effectifs salariés des entreprises du complexe industrialo-portuaire progressent fortement, de 3,3 % en moyenne par an, à un rythme près de trois fois supérieur à celui de l’emploi salarié total à La Réunion.

Cette forte hausse de l’emploi touche à la fois les entreprises du domaine maritime et du domaine non maritime. En revanche, seule la valeur ajoutée des entreprises du domaine non maritime augmente sur la période. Dans le domaine maritime, la valeur ajoutée baisse en raison du recul du secteur de la pêche.

Situé au nord-ouest de l’île, le Port de La Réunion est le point d’entrée principal des importations réunionnaises. De nombreuses activités sur l’île dépendent du port. Il constitue ainsi un équipement
structurant de l’économie réunionnaise et de l’océan Indien avec les deux autres grands ports de la zone : Port-Louis (Maurice) et Tamatave (Madagascar). Le complexe industrialo-portuaire de La Réunion génère
5 670 emplois sur l’ensemble de l’île au 31 décembre 2019, soit 2,1 % de l’emploi salarié total à La Réunion figure 1. Ces emplois sont répartis dans 355 entreprises Pour comprendre. Ces dernières dégagent une valeur ajoutée totale de 571,3 millions d’euros, soit 3 % du produit intérieur brut de La Réunion figure 2.

Parmi les 355 entreprises du complexe industrialo-portuaire, la moitié relèvent principalement d’activités dites « maritimes et portuaires », et l’autre moitié d’activités « non maritimes » encadré 1.

Davantage de salariés dans les activités maritimes, davantage de valeur ajoutée dans les activités non maritimes

Plus de la moitié des salariés du complexe industrialo-portuaire (3 100 emplois) travaillent dans des activités maritimes et portuaires, cœur de métier d’un port. Les secteurs les plus importants sont « l’organisation des transports, les inspections et les analyses » (720 salariés) et le secteur public (690 salariés).

Les activités non maritimes, liées au complexe industrialo-portuaire de La Réunion, emploient moins de salariés (2 570 personnes). En revanche, elles génèrent une valeur ajoutée plus forte que les entreprises des activités maritimes et portuaires (341,3 millions d’euros contre 230,1). Les secteurs des activités non maritimes les plus créateurs de richesse sont le commerce (134 millions d’euros) et l’industrie (122,9 millions d’euros).

À l’instar de l’ensemble du tissu économique réunionnais, les entreprises du complexe industrialo-portuaire sont de petite taille :

  • 28 % n’emploient aucun salarié. Les entreprises employeuses emploient en moyenne 22 salariés : 24 salariés en moyenne pour les entreprises du secteur maritime, et 20 salariés pour celles du secteur non
    maritime. Les effectifs salariés sont fortement concentrés : seulement 21 % des entreprises  privées emploient 80 % des effectifs salariés. C’est particulièrement le cas dans les secteurs de la pêche et du transport par voie d’eau où figurent quelques entreprises de grandes tailles. L’industrie et la manutention portuaire sont les secteurs les moins concentrés. En 2019, 74 % des entreprises de 2016
    sont encore en activité
  • En 2016, 421 entreprises exerçaient une activité en lien avec le complexe industrialo-portuaire de La Réunion. En 2019, 312 d’entre elles, soit 74 %, sont toujours en activité et en lien avec le complexe industrialo-portuaire.

A contrario, 109 entreprises cessent leur activité entre 2016 et 2019, tandis que 43 entreprises dont l’activité est liée au port sont créées sur cette période. Les entreprises ayant cessé leur activité sont de petite taille. Ainsi, les 109 entreprises disparues entre 2016 et 2019 employaient 110 salariés en 2016, et généraient une valeur ajoutée de 25,6 millions d’euros.

Les cessations d’activité ont été les plus importantes dans les activités maritimes, les entreprises de ce domaine étant de plus petite taille, donc potentiellement plus fragiles. Ainsi, entre 2016 et 2019, 30 % des entreprises relevant du domaine maritime cessent leur activité, contre 21 % des entreprises des activités non
maritimes. Les cessations d’activité sont les plus fréquentes pour les entreprises des secteurs du transport par voie d’eau (41 % des entreprises de 2016 disparaissent) et du commerce (31 %). En revanche, les secteurs
les plus pérennes sont par nature le secteur public mais aussi l’industrie où la totalité des entreprises de 2016 existent encore en 2019 (certaines ont changé de secteur).

Les 43 entreprises créées entre 2016 et 2019 et exerçant une activité en lien avec le port sont de taille modeste : elles totalisent 250 emplois au 31 décembre 2019. Elles emploient en moyenne 6 salariés, alors que les entreprises pérennes du complexe industrialo-portuaire en emploient en moyenne 25.

Parmi les entreprises pérennes, 22 continuent d’exercer une activité en lien avec le complexe industrialo-portuaire, mais l’activité ayant le plus de poids dans leur chiffre d’affaires n’est plus la même qu’en 2016 : elles ont changé de secteur. Ces entreprises totalisent un nombre d’emplois presque similaire en 2016 (275 emplois) et 2019 (285), mais leur valeur ajoutée augmente fortement : de 13,4 millions d’euros en 2016 à 21,3 en 2019.
Ces changements peuvent avoir un impact sur l’évolution de l’emploi ou de la valeur ajoutée de certains secteurs.

Entre 2016 et 2019, une croissance plus forte de l’emploi que de la valeur ajoutée L’emploi dans les entreprises du complexe industrialo-portuaire augmente de 5 140 salariés en 2016 à 5 670 salariés en 2019, soit un gain de 530 emplois (+ 3,3 % en moyenne par an). Cette hausse de l’emploi généré par le port et son développement est largement supérieure à celle de l’ensemble des emplois salariés à La Réunion sur la période (+ 1,2 % en moyenne par an). Cette croissance est également plus forte qu’entre 2012 et 2016 (+ 0,7 % par an).

La progression de l’emploi entre 2016 et 2019 est principalement le fait des entreprises pérennes : leurs effectifs augmentent de 400 personnes (dont 60 % dans les activités maritimes). En parallèle, le solde entre les emplois perdus dans les entreprises détruites et les emplois créés dans les nouvelles entreprises liées au port
s’élève à 140 emplois supplémentaires.

Les entreprises du complexe industrialo-portuaire génèrent 15,5 millions d’euros supplémentaires de valeur ajoutée en 2019 par rapport à 2016 : la valeur ajoutée augmente de 555,8 millions d’euros à 571,3 millions d’euros. Cette croissance (+ 0,9 % en moyenne annuelle) est inférieure à celle du produit intérieur brut de La Réunion (+ 2,3 %). La valeur ajoutée avait augmenté nettement plus entre 2012 et 2016 (+ 2,9 % par an en moyenne), en particulier, dans les activités maritimes (+ 6,6 % en moyenne chaque année). En effet, entre 2012 et 2016, le trafic transitant par le port augmentait de 7 % chaque année en volume, contre seulement 4 % par an entre 2016 et 2019.

La progression de la valeur ajoutée des entreprises du complexe industrialo-portuaire provient notamment des entreprises pérennes. Ces dernières dégagent 33,9 millions d’euros supplémentaires de valeur ajoutée en 2019 par rapport à 2016. En revanche, la valeur ajoutée des entreprises disparues, qui s’élevait à 25,5 millions d’euros en 2016, n’est pas compensée par celle des entreprises créées entre 2016 et 2019 (7,2 millions
d’euros en 2019).

Dans le domaine maritime, les emplois augmentent fortement, mais la valeur ajoutée se contracte avec le recul du secteur de la pêche

Les entreprises du secteur maritime emploient 3 100 salariés en 2019, contre 2 750 en 2016, soit un gain de 350 emplois (+ 4 % en moyenne annuelle). Dans le même temps, leur valeur ajoutée diminue de 1,8 million d’euros (– 0,3 % en moyenne par an).

Hormis le secteur de la pêche, la plupart des autres activités maritimes créent de l’emploi et de la valeur ajoutée. La croissance de l’emploi est surtout portée par le secteur public et celui de l’organisation des transports (y compris inspections et analyses) qui génèrent ensemble 300 emplois supplémentaires figure 3.
D’une part, la base navale du port a renforcé son encadrement des activités maritimes dans l’océan Indien. D’autre part, dans le secteur de l’organisation des transports maritimes, 14 nouvelles entreprises sont
créées, générant 90 emplois. De plus, des entreprises de transport qui faisaient également de la logistique en 2016 ont développé ces activités et ont changé en 2019 d’activité principale. Elles contribuent aussi à l’augmentation de l’emploi dans ce secteur.

Dans le secteur de la construction et de la maintenance maritime, l’emploi augmente de 80 salariés entre 2016 et 2019 et la valeur ajoutée de 6,2 millions d’euros.

Le transport par voie d’eau progresse également, sous l’impulsion des nouvelles infrastructures et du développement du hub de Port Réunion encadré 2.

Il emploie 400 salariés en 2019 contre 360 en 2016. La valeur ajoutée générée passe de 46,7 millions d’euros à 48,6 millions d’euros.

Ce secteur est celui où la productivité est la plus élevée au sein des activités maritimes : la valeur ajoutée par salarié s’élève à 123 000 euros, juste devant le secteur de la pêche.

La pêche est le seul secteur du domaine maritime à connaître un recul notable de son activité entre 2016 et 2019, tant en termes d’emplois (de 590 à 550 emplois) que de valeur ajoutée (de 85,4 millions d’euros à 66,4 millions d’euros). Ce secteur a connu d’importantes restructurations dans un contexte de forte concurrence
internationale, avec l’arrivée notamment de nouvelles entreprises de grande taille, alors que les quotas de pêche sont restés stables pour La Réunion. Par ailleurs, le secteur de la pêche s’est transformé récemment,
avec le regroupement quasi systématique des activités de pêche en mer avec celles de transformation des produits de la mer ; cela a pu conduire certaines entreprises à réduire leurs effectifs. Certaines entreprises
ont également souffert du contexte international : baisse des importations asiatiques et américaines, restructuration de grands groupes nationaux dont dépendaient certaines entreprises locales, concurrence
des pays voisins, surpêche, fluctuation des prix du pétrole, [IEDOM, 2021].

Ce ralentissement du secteur de la pêche intervient après une période de forte croissance. Entre 2012 et 2016, l’emploi et la valeur ajoutée avaient fortement progressé : + 25 millions d’euros de valeur ajoutée supplémentaire et 220 emplois créés.

Malgré ce ralentissement, la pêche constitue toujours un secteur-clé de l’économie liée au port de La Réunion : il regroupe près de 10 % de l’emploi total et génère 12 % de la valeur ajoutée. La pêche conserve de plus une productivité élevée (120 000 euros de valeur ajoutée par salarié) alors que dans les activités maritimes, la productivité est bien moindre (76 000 euros).

Dans le domaine non maritime, emploi et valeur ajoutée progressent

Les entreprises ayant une activité non maritime dépendant du port de La Réunion emploient 2 570 salariés en 2019, contre 2 390 en 2016, soit 180 emplois de plus depuis la mise en place du hub de Port Réunion (+ 2,5 % en moyenne annuelle) encadré 2. Leur valeur ajoutée augmente de 323,9 à 341,2 millions d’euros sur la
période, soit un gain de 17,3 millions d’euros (+ 1,8 % en moyenne annuelle).

Ce sont les « services aux entreprises » qui contribuent essentiellement à la hausse de l’emploi du domaine non maritime, passant de 300 à 530 emplois entre 2016 et 2019 figure 4. Cette croissance est
principalement le fait du développement des entreprises pérennes qui gagnent 100 emplois. De plus, 80 emplois supplémentaires proviennent d’entreprises ayant changé d’activité principale : celle-ci relevait auparavant de l’industrie ou de la construction et de la maintenance maritime.

Dans le même temps, les entreprises industrielles poursuivent une politique de  rationalisation engendrant des gains de productivité élevés. Entre 2016 et 2019, la productivité des entreprises pérennes et stables de l’industrie, déjà élevée en 2016, progresse de 26 %. Elle atteint 247 000 euros par salarié en 2019, soit un niveau trois fois supérieur à la productivité moyenne des activités non maritimes liées au port. Ainsi, la valeur ajoutée des industries pérennes augmente de 10,5 millions d’euros, tandis que les effectifs se réduisent de 50 personnes.

Dans le commerce, l’emploi recule entre 2016 et 2019 (– 2,7 % en moyenne par an), de même que la valeur ajoutée (– 1,6 % par an). Ce secteur reste toutefois celui qui génère la plus forte valeur ajoutée du complexe industrialo-portuaire et qui est le plus productif, avec 252 000 euros de valeur ajoutée par salarié en 2019.

 

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