NRL : une route à plus de 200 millions d’euros le kilomètre !

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La NRL (Nouvelle Route du Littoral) fera encore débat ce vendredi matin en session plénière de la Région même s’il n’y a rien de nouveau. Le montant des contentieux, près d’un milliard d’euros, est connu depuis quelques temps déjà. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais commencer par un coup de chapeau aux policiers municipaux de Saint-Pierre qui, hier, jeudi 2 novembre, aux environs de 17 heures, ont interpellé un individu d’une quarantaine d’années. Un homme armé d’une machette qui courrait après un collégien, rue Babet pour lui voler son sac. Grâce à l’intervention rapide des policiers municipaux, cet individu a pu être appréhendé. Une plainte sera déposée auprès de la police nationale, cette fois, par les parents du gamin.

On passe à la politique à présent. Plus précisément à la session plénière de la Région Réunion qui se déroulera ce vendredi matin, 3 novembre. Les conseillers régionaux de la majorité n’iront évidemment pas jusqu’à se crêper le chignon en dépit des tensions post-sénatoriales, mais le débat risque malgré tout d’être relativement animé sur certains points. Je pense notamment à la NRL (Nouvelle Route du Littoral) et les contentieux Multinationales/Région. Il sera en effet question des orientations budgétaires pour lesquelles, comme le veut la loi, les élus ne sont pas appelés à voter mais à débattre, ainsi que d’autres dossiers comme la NRL, le traitement des déchets….

Héritage de l’ancienne majorité obligé, la Région fait face on le sait à une dette évaluée à environ 1,3 milliard d’euros. Son budget annuel est estimé à un peu plus d’un milliard d’euros. Il faut aussi prendre en considération le milliard d’euros (726 millions d’euros et 245 millions d’euros au titre des intérêts moratoires) que lui réclame dans le cadre de multiples contentieux le groupement d’entreprise (EGIS-Vinci-Bouygues) qui a réalisé la NRL (Nouvelle Route du Littoral). Sans compter la deuxième partie de cette même route à terminer en mode viaduc, de la Grande Chaloupe à la Possession, pour un budget d’environ 850 millions d’euros, voire un milliard en raison de l’augmentation des matériaux de construction. L’Etat financera l’ouvrage à hauteur de 450 millions d’euros. La Région devra pour sa part apporter 400 millions d’euros qu’elle devra emprunter. En dépit des apparences, la collectivité régionale est loin de rouler sur l’or.

Malgré ce contexte budgétaire pour le moins contraint mis à l’index pas plus tard que la semaine dernière par le CESER (Conseil économique, social et environnemental de la Réunion) et par la Chambre régionale des comptes notamment pour la partie NRL, l’actuelle majorité, version PLR de Bello et Progrès de Lebreton, se veut optimiste, alors que certains élus de la majorité, version Bareigts, préfèrent tirer dès maintenant la sonnette d’alarme « pour pas que les contribuables réunionnais aient à mettre la main à la poche d’ici 2 à 3 ans pour payer la facture ».

Entre Ericka Bareigts (à gauche sur la photo) et Huguette Bello, plus rien ne sera comme avant les sénatoriales du 24 septembre.

En réunion interne du groupe majoritaire, d’après mes informations, sur le volet contentieux et sur précisément le fameux milliard réclamé par les multinationales, Christian Annette a insisté pour que la Région fasse des provisions afin de parer à toute éventualité. Les contentieux sont déjà au Tribunal administratif qui se prononcera vraisemblablement d’ici à l’année prochaine. Conformément à la loi et aux obligations comptables, la Région devrait provisionner, non pas les 900 millions d’euros et des grosses poussières que lui réclame le groupement mais au moins le quart, au cas où.

Il y a deux écoles qui, sur ce dossier, s’affrontent aujourd’hui en interne, au sein de la majorité régionale : celle du groupe Bareigts, via Annette, qui penche pour une provision comptable alors que celle de Bello-Lebreton, fortement conseillée par la direction générale des services et le cabinet (ça marche avec), préfèrent attendre en continuant, parallèlement, à dérouler la feuille de route qu’on pourrait également appelé la PPI (Programmation Pluriannuelle d’Investissement) avec la gratuité des cantines, des livres, des transports en commun, la réalisation des lycées (quatre ou cinq à venir dont celui des métiers de la mer et celui des métiers du tourisme), les infrastructures routières (échangeur de Saint-Joseph, route de Cilaos…).

Selon certains élus de la majorité, « les obligations comptables, comme le rappellent la Chambre régionale des comptes et le Ceser, font que la Région aurait dû provisionner une somme eu égard aux jugements qui seront rendus par le TA ultérieurement, mais la direction générale des services et le cabinet considèrent que si la Région provisionne une somme, ça pourrait être considéré par la justice comme un aveu de culpabilité».

« Qui dit provision pour les contentieux liés à la NRL, dit serrage de ceinture et réduction du train de vie »

En décembre 2022, lors du vote du budget de la Région, Huguette Bello et Patrick Lebreton expliquaient que « la collectivité se trouvait financièrement sur la bonne voie, qu’elle paiera au groupement ce que la justice dira de payer, que la deuxième partie du viaduc sera livrée au plus tard en 2028 ». Dans le même temps, la présidente de Région insistait sur le fait que « les sommes réclamées par le groupement étaient indécentes ». Autrement dit, qu’on ne trouvait pas l’argent sous galet, ou sous la patte cheval, comme on dit en créole. Elle espère que la justice n’abondera pas dans le sens du groupement et que la collectivité qu’elle préside n’aura pas à débourser 900 millions voire un milliard d’euros une fois toutes les voies de recours judiciaire épuisées (Cour d’appel de Bordeaux et Conseil d’Etat) d’autant que la Région, non seulement ne dispose pas de cette somme astronomique mais, en plus, elle n’a toujours rien provisionné pour l’instant. Elle n’a pas non plus l’intention de le faire. Qui dit provision, dit serrage de ceinture obligatoire et révision à la baisse de sa feuille de route. En clair, cela voudrait dire réduction du train de vie, arrêt de subventions aux associations diverses et variées, arrêt des recrutements. « Il y a eu 118 recrutements depuis l’arrivée au pouvoir de la nouvelle équipe », fait remarquer une élue de la majorité.

L’héritage laissé par Didier Robert pèsera lourd dans la balance. Et la NRL est sûrement le gros galet dans les escarpins de la présidente. Ce qui n’a pas empêché Mme Bello et les siens, via un avenant, à confier la réalisation du deuxième viaduc aux mêmes multinationales (Vinci-Bouygues et Egis en tant que mâitre d’œuvre) qui réclament à la Région un milliard d’euros de contentieux. Sans rancune !

« Le coût global qui devrait dépasser 2,5 milliards d’euros pour 12,3 kilomètres de route, représente plus de 200 millions d’euros par kilomètre », écrit dans son rapport la Chambre régionale des comptes.

En tout cas, pour terminer sur ce dossier de la NRL, rappelons ce que la Chambre régionale des comptes dit en conclusion de son rapport : « la collectivité régionale devrait être amenée à revoir ses niveaux prévisionnels de dépenses, principalement en fonctionnement, pour pouvoir respecter les ratios de solvabilité qu’elle s’est fixée eu égard à sa dette atteignant 1,3 milliard d’euros fin 2021, à moins de rechercher des recettes supplémentaires. Le coût global qui devrait dépasser 2,5 milliards d’euros pour 12,3 kilomètres de route, représente plus de 200 millions d’euros par kilomètre ». Sans le milliard des contentieux !

Jacques Técher, Patrice Boulevart et Anne Chane-Kaye-Bone rejoignent le groupe Bareigts à la Région

Je vous parlais au tout début de ce « Ti Kozman » de tensions post-sénatoriales. Elles existent aussi bien à droite qu’à gauche. Voir mon « Ti Kozman » du 20 octobre dernier en ce qui concerne les tensions à droite, c’est-à-dire « le bèsement » entre Michel Fontaine et Cyrille Melchior. Ce dernier ayant décidé de « faire cadeau » d’un sénateur, en l’occurrence le centriste Stéphane Fouassin, à la majorité présidentielle. Ce qui a eu pour effet de mettre Fontaine en pétard. Le maire de Saint-Pierre et président de « LR » n’adresse plus la parole (pour le moment) au président du Département. Stéphane Fouassin quant à lui, devenu sénateur Macroniste, le seul parlementaire estampillé majorité présidentielle de la Réunion, n’a du coup même pas assisté au repas offert le 20 octobre dernier par le président de la République aux élus (présidents des collectivités et parlementaires) ultramarins.

Jacques Técher (à droite sur la photo), maire de Cilaos et vice-président de la Région, élu sur la liste Bello en 2021, a rejoint le groupe Bareigts après les sénatoriales.

A gauche, dès le lendemain des sénatoriales, Jacques Técher, le maire communiste de Cilaos, élu sur la liste d’Huguette Bello aux régionales de 2021, a rejoint le groupe d’Ericka Bareigts à la Région. Idem pour Patrice Boulevart et Anne Chane-Kaye-Bone, deux élus de Patrice Selly à Saint-Benoit qui avaient été élus sur la liste de Bareigts aux régionales mais ils avaient intégré le groupe Bello à la Région après leur élection. Tout compte fait, après les sénatoriales du 24 septembre 2023, ils sont retournés au sein de leur famille politique, à savoir le groupe PS.

Retour également à la « Case Bareigts » pour les conseillers régionaux Anne Chane-Kaye-Bone et Patrice Boulevart qui, sur notre photo, entourent Patrice Selly.

Pour autant, en qu’en tant qu’adultes bien éduquées, Bello et Bareigts ne vont pas s’étriper politiquement en public, mais plus rien ne sera comme avant les sénatoriales. Ce sera dorénavant « grand sourire devant, couteau dans le dos », pour reprendre l’expression d’un élu. Ericka Bareigts et les siens (Gironcel, Técher, Hoarau, Selly et les autres) sont déjà dans leur stratégie commune pour 2026 (municipales) et 2028 (régionales et départementales). Objectif : dégager Bello et Lebreton de la pyramide inversée.

Mickaël Sihou, conseiller régional, patron de Nexa, satellite de la Région qui connaît de grosses difficultés financières.

Patrick Lebreton qui vient de prendre ses distances avec Nexa, en quittant le conseil d’administration de ce satellite régional présidé par Mickaël Sihou, un proche d’Ericka Bareigts. Ça sent pas bon, paraît-il, du côté de Nexa, qui connaît de grosses difficultés financières ainsi que des problèmes de management. L’actuel directeur a été viré par Sihou. Patrick Lebreton a tiré sa révérence en précisant que ses divers mandats, y compris surtout celui de maire de Saint-Joseph, lui prenaient déjà beaucoup de temps. Patrick Lebreton qui est maire de Saint-Joseph depuis 2001, depuis 22 ans, faut-il le signaler !

Patrick Lebreton a quitté le conseil d’administration de Nexa

Toujours dans la série des tensions post-sénatoriales, je serai curieux de voir ce matin le comportement des deux conseillers régionaux de l’opposition, Michel Vergoz (Mouvement Politique Trait-d’Union) et Jean-Jacques Morel ; Lequel Morel avait fait équipe avec son autre collègue de la Région, Johnny Payet, maire de la Plaine-des-Palmistes et patron de l’ancien FN aujourd’hui appelé Rassemblement National. Rappelez-vous des petits mots doux échangés entre Vergoz et Morel. Et dire que les deux sont des fans de Didier Robert sur la liste duquel ils ont été élus aux régionales de 2021. Ils étaient unis comme les doigts de la main sur les bancs de l’opposition régionale. Les sénatoriales sont passées par là. Vergoz le Macroniste a traité Morel de frontiste. Quant à Morel, il n’aime pas Macron. Les deux élus ne feront plus bon ménage.

Etang-Salé : Mathieu Hoarau retire ses délégations à la 2ème adjointe Isaline Tronc

Autre tension post-sénatoriale, cela se passe à l’Etang-Salé où le maire Mathieu Hoareau a retiré ses délégations à Isaline Tronc, la 2ème adjointe, qui avait rejoint la liste menée par l’avocate Florence Chane-Tune du Parti Croire et Oser et sur laquelle se trouvait également Jeannot Lebon, l’adversaire de Patrick Lebreton à Saint-Joseph. Le maire de l’Etang-Salé a envoyé la lettre de retrait de délégations à la préfecture le 19 octobre dernier, après l’avoir donnée en mains propres à Isaline Tronc, deux jours auparavant. Elle était chargée de la sécurité publique, de la transition écologique et de la recherche de financement.

Rappelons qu’Isaline Tronc était également candidate aux législatives de juin 2022, sans concertation avec son maire. En dépit d’un gros clash, la sérénité a pu être retrouvée jusqu’au coup de Trafalgar des sénatoriales. « Elle est allée à l’encontre du groupe majoritaire ; Elle a également fait un communiqué truffé de propos mensongers et diffamatoires », explique-t-on à la mairie. Isaline Tronc a été priée de faire des excuses. Elle a refusé. Elle est donc « virée » de ses délégations mais pas du conseil municipal. Après le 1er adjoint, exit la 2ème adjointe ! A qui le tour ?

A Sainte-Marie, Mario Lechat, élu de la majorité municipale et candidat aux sénatoriales, comptait sur les 43 voix de Richard Nirlo et de son équipe. En tout et pour tout, à l’échelle de la Réunion toute entière, Lechat n’a récolté que 30 voix des grands électeurs. Le pharmacien, homme de radios et de télévision, a brillé par son absence au conseil municipal du vendredi 13 octobre dernier à Sainte-Marie, alors que dans cette commune, depuis la série de démissions survenue il y a quelques mois déjà, toutes les voix comptent pour l’actuel maire mal assis et appelé sur tous les fronts : d’abord la cuisine centrale interdite de fonctionnement car non conforme. La municipalité a jusqu’au 15 novembre pour se mettre aux normes sinon elle risque de perdre son agrément. Pour l’instant, elle perd environ 100 000 euros par semaine, alors que cette situation était connue depuis plusieurs années. La commune paye pour le moment un équipement et un personnel… dans le vide. Mais Nirlo peut compter sur le gouvernement et l’Etat. Un des représentants de la préfecture s’était d’ailleurs déplacé au conseil municipal de Sainte-Marie le 13 octobre dernier, accompagné du directeur des finances publiques (DGFIP) pour annoncer la bonne nouvelle aux élus : l’obtention d’une enveloppe de 3 millions d’euros dans le cadre du COROM. Céline Sitouze, vice-présidente de la Région et conseillère municipale de l’opposition, n’a pas ménagé le fonctionnaire de la préfecture, qui était devenu tout rouge.

En clair, Céline Sitouze lui a fait comprendre que si les élus de la majorité géraient mieux et que si l’Etat contrôlait mieux la gestion de l’argent public, le gouvernement n’aurait pas eu à débourser 3 millions d’euros d’argent public pour corriger les erreurs de gestion du maire et de son équipe. Céline Sitouze a également rappelé au représentant du préfet qu’elle attendait beaucoup de la préfecture notamment sur les démissions des élus et sur la situation au CCAS, suite à son courrier.

Toujours à propos de la cuisine centrale, les syndicalistes de FO voulaient faire un point avec le maire. La réunion avait été programmée depuis trois semaines. Le jour J, Richard Nirlo a été « excusé » et la 1ère adjointe Mme Billaud s’est pointée avec ¾ d’heure de retard. Peu de temps après, le maire a reçu des responsables syndicaux du SAFPTR, « pas du tout contestataire ». La direction générale des services à la mairie de Sainte-Marie compte beaucoup sur l’arrivée «d’une pointure », me dit-on, pour apporter un peu de sérénité à cette ambiance sous tension. Il s’agirait d’un ancien éditorialiste du JIR qui, durant le début de la campagne des sénatoriales, avait endossé le maillot de remplaçant pour l’édito du samedi. C’était « l’ami » de l’actuel éditorialiste de ce même journal. Mais on sait tous comment sont traités les « amis » de l’éditorialiste du samedi. Ce ne sont pas Didier Robert, Patrick Lebreton et le futur directeur de cabinet du maire de Sainte-Marie qui me contrediront.

SPL Estival : « les élus merdent, les employés qui trinquent ; Que fait la justice ? »

On passe à un tout autre sujet à présent. : la SPL Estival. Je ne vais pas vous refaire le film. Quelques mots, quelques séquences seulement pour vous rafraîchir l’esprit. Près de 3 millions d’euros de déficit. A qui la faute ? Au Pdg Ludovic Alamélou ? Ce dernier est « débarqué » par le conseil d’administration de la SPL le 24 juillet. Patrice Selly, maire de Saint-Benoit et président de la Cirest assure l’intérim.

Peu de temps après, la procédure de redressement judiciaire est déclenchée par le tribunal de commerce. Une directrice générale a été nommée. Il s’agit de Claude-Anne Cambronne qui obéit aux ordres de son président et qui travaille en étroite collaboration avec l’administrateur judiciaire. Les comptes sont dans le rouge. Il faut faire des économies tout en assurant la continuité du service public en matière de transport en commun.

Comment faire des économies ? En coupant des têtes. En français, on dit « plan social à l’emploi ». Il est question d’en virer une trentaine et d’en recruter une quinzaine, de cdiser quelques contractuels et de dégraisser les salaires de certains CDI, de border une huitaine de contrôleurs ainsi que des chauffeurs. Bref, de sabrer dans le personnel. Ce qui fait dire à une syndicaliste : « quand les élus qui merdent, ce sont les employés qui trinquent ». D’autres syndicalistes suppléants font remarquer que la Cirest, qui finance à hauteur de 95% la SPL Estival, « avait été alertée depuis longtemps et à, plusieurs reprises, sur les dérives financières de la SPL ».

En 2023, le 13 juin précisément, il y a une première alerte du commissaire aux comptes. Le 14 juin, un conseil d’administration est programmé. Pierre Catapoullé, le DGS de la Cirest, est agressé au sortir d’un restaurant de Saint-Benoit. Il venait de déjeuner avec Ludovic Alamélou. A l’occasion de ce CA, Claude-Anne Cambronne est nommée directrice générale mais avec prise officielle de ses nouvelles fonctions le 1er août. Entre le 1er juin et le 1er juillet, les salaires ne sont pas virés. Patrice Selly explique qu’il n’y a pas de problème. Idem du côté d’Alamélou.

Le 1er juillet, c’était un samedi, un chèque de 48 000 € est signé en faveur de la société Booking Island pour le concert de Rema (prévu le 16 septembre mais qui sera tout compte fait annulé ; le concert, pas le chèque !). Le 14 juillet, Alamélou signe un chèque de 4800 € pour l’organisation de la fête nationale à Saint-Benoit. Le 17 juillet, incendie du siège de la SPL Estival. On arrive au 24 juillet, jour où le conseil d’administration décide de dégager son Pdg « à partir du 1er août », sans pour autant lui retirer le chéquier qui sera maintes fois utilisé, notamment pour des dépenses de gardiennage.

Ce qui fait dire à une syndicaliste : « Alamélou n’était qu’un pantin. Il avait le chéquier certes, mais il n’est pas le seul responsable. Il n’a pas été le seul à embaucher. Selly et Atchapa (dans une proportion moindre) ont embauché à eux deux une quinzaine de personnes, des militants et militantes. Ces gens sont en poste aujourd’hui, pas question de toucher à leur emploi. Ces personnes sont là, pour certaines d’entre elles, depuis plus de 10 ans. Elles ont un crédit voiture ou maison, une famille à nourrir. Je ne vois pas pourquoi les élus vont s’en tirer comme si de rien n’était alors que les salariés vont devoir payer le prix de leur mauvaise gestion ». FO (Sarah Lambert et Marie-Joe Boyer), la CGTR (Thierry Hoareau) et la CFDT (Stéphane Virassamy) ont décidé de s’unir en appelant au boycot du CSE qui s’est tenu hier.

INTERSYNDICAL – REFUS DE PARTICIPATION AU CSE

A noter que Stéphane Virassamy qui a longtemps été du côté de la direction, au même titre que les ex titulaires de FO (Pascaline Dalleau, Expédit Sellambaye) et la représentante de la CGTR (Lydie Latchimy-Monteville), a rejoint l’intersyndicale sous la pression des employés qui sont prêts à tout s’il leur arrivait de perdre leur emploi. A noter que ces derniers, appelés en interne « élus corrompus », n’ont pas assisté au CSE de ce jeudi après-midi. Eux aussi craignent un retour de bâton des employés menacés d’être virés. Un licenciement en guise de cadeau de Noël, c’est pas joli, qui plus est avec la complicité de représentants syndicaux qui auraient plus tendance à défendre le « p » du patron que le « p » du personnel. Ça fout mal ! D’où l’absence, hier après-midi au CSE, des syndicalistes pro-direction dont on dit qu’ils seraient à l’origine du fameux courrier anonyme qui avait déclenché tout ce bordel, avant d’être « achetés » par la direction. Au même titre qu’une secrétaire, appelée « la charmante » par Sellembaye.

Qualificatif qu’on retrouvait dans le courrier anonyme et pour lequel, en dépit de l’insistance de certains syndicalistes, le CA a toujours refusé une expertise en calligraphie.

Tout cela pour vous dire que l’intersyndicale ne cautionnera pas les licenciements parce qu’elle estime « qu’il existe d’autres moyens de faire des économies ». L’intersyndicale cite pêle-mêle : la révision du coût kilométrique (qui est de 6,35€ actuellement contre 8,75€ sur le précédent contrat en sachant que la moyenne départementale se situe entre 11 et 15€) ; La révision de toutes les primes négociées dans l’arrière-cuisine et qui n’ont pas fait l’objet d’un accord-cadre ; La révision du bail de location de terrain de Paniandy. Il faut savoir que la Cirest loue un terrain de 6000 m2 à une société qui lui paye un loyer mensuel de 1500 € et que cette même société basée à Bras-Panon reloue 3000 m2 de ce même terrain à la SPL Estival qu’elle fait payer 7 500€/mois. Cherchez l’erreur !

L’intersyndicale demande une recapitalisation de la SPL par la Cirest et elle souhaite un nouveau conseil d’administration (une nouvelle gouvernance) ainsi que le départ de l’actuelle directrice générale Claude-Anne Cambronne, « prête à couper des têtes à la demande du président Selly ».

L’intersyndicale (FO-CGTR) a déposé ce jeudi 2 novembre à 14h30 un préavis de grève illimitée qui prendra effet à compter du 13 novembre prochain, soit trois jours après la date du déroulement des élections professionnelles (le 10 novembre). Rappelons que les anciens représentants syndicaux titulaires de FO ont été « bordés » par l’Union départementale du syndicat.

Ces derniers seront malgré tout candidats aux élections professionnelles sous la bannière cette fois-ci de l’UNSA dont le secrétaire départemental est Eric Chavriacouty).

Rappelons également que l’UR 974 présentera une liste et que, à l’instar de FO, elle a bien l’intention de défendre les salariés, notamment celles et ceux menacés d’être licenciés dans le cadre du PSE, parmi lesquels le responsable du service informatique et l’un des techniciens, ceux-là mêmes qui ont pu, à la demande des gendarmes, mettre la main sur les serveurs, juste après l’incendie du siège de la SPL ; Des serveurs qui, à n’en pas douter seront très utiles aux fonctionnaires de la Chambre régionale des comptes qui passent actuellement au peigne fin les comptes de la SPL Estival. Ces deux salariés seront-ils sanctionnés par la direction pour avoir « sauver » les serveurs et contribuer ainsi au bon déroulement de l’enquête ? On n’a pas fini d’entendre parler de la SPL Estival ! Ce sera tout pour aujourd’hui. Un mot en direction des lanceurs d’alerte du Département (voir Ti Kozman du 13 octobre dernier) pour vous dire que je ne vous ai pas oublié. Je n’ai pas non plus oublié toutes celles et tous ceux qui m’interpellent pour tel ou tel problème auquel ils/elles sont confrontés, à l’image de ce jeune Réunionnais qui m’a fait part de sa déception d’avoir été recalé, « injustement » selon lui, par le Service civoque solidarité séniors temps plein. Recalé dans le Sud ainsi que dans l‘Ouest sur le même poste. « Malgré tous mes diplômes et surtout mes connaissances du territoire en tant que Réunionnais, on m’a dit que mon profil ne convenait pas ». Le jeune homme, complètement déçu, a mené sa petite enquête et s’est rendu compte que sur le poste de Saint-Pierre, c’est une Belge qui a été embauchée. Nos parlementaires ont encore du pain sur la planche en matière de préférence régionale à l’emploi !

Y.M.

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Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

26 Commentaires

  1. J’ai l’impression que pour être président du conseil général il faut avoir du mal à s’exprimer. C’est pas pour moukater, mais pourquoi vous faites ça à la Réunion ? Tout paris rigole dans son dos et je ne parle pas des antillais qui eux sont au moins capables de parler la France ( pour mieux la moukater). Les fraternites font du mal à ce pays.

  2. NRL ! ça fait rire, je me rappelle de Lebreton qui parlait de compte insincère mdrr Aujourd’hui les comptes de La Région sont-ils plus sincères en ne prévoyant pas de provisions à un contentieux avec le Groupement ??

    Avant Les Régionales de 2021, des négociations ont été entamés entre DR et le Groupe Vinci Bouygues… Bello a coupé court à toutes négociations, et a voulu jouer le bras de fer… Résultat ?
    Poursuites du contentieux à + d’1 Milliards d’Euros + obligation de passer par le même groupement pour finir la NRL en tout Viaduc ?? C’est El Diablo, le grand stratège qui voit des trucs comme ça mdrrrrrrrr ! Trop Faible vraiment ! A part la pleurniche Internationale pour les aides de l’Etat et après Moukater à La Réunion, qu’est ce que Bello et Bareigts proposent ..??? Le Populisme ou Le Dégagisme comme seul programme et mot d’ordre !

    Et bien encore 3 ans à attendre, 3 ans qui seront longues mais 3 années qui seront suffisantes pour creuser la tombe de cette majorité régionale sans vision et sans réelle projet !

  3. Après les jours de fête et de gloire à tata Huguette, les recrutements de frères, soeurs, nièces, neveux, oncles, etc., un grand plan social s’annonce à la Région. Finit l’abondance! J’espère que la Justice ouvrira enfin des enquêtes concernant tous ces emplois familiaux ! C’est toujours le contribuable qui paie les pots cassés au final.

  4. Té Mario ! Bande ti tantines y gagne le coup dans l’élection, le lendemain zot y assume su plateau télé à où y sava cachiette ???? L’homme pu l’homme ou bien tantine la fini arrive comme bonhomme komela ?

  5. tout ceux qui s’enrichissent et blanchissent du fric « pas à eux » ont des comptes à rendre un jour.
    ce jour arrivera c’est certain et hélas, les enfants, petits enfants, épouses, et les personnes en question se retrouvent face à leur karma (suicide, accidents graves, crash,décapitations, handicapes majeurs, prison). bref Dieu s’occupe de leur « sale » fin au yeux de tous.
    #sélaksébon#unjourtoutsepaye#descasdevantnous#

  6. Il n’y a pas d’héritage Didier Robert pour la NRL. C’est la majorité actuelle qui a tout fait pour bloquer les carrières et empêcher la dernière partie. C’est la majorité actuelle qui a fait le choix d’abandonner le projet et d’assumer donc les conséquences : payer des indemnités et endetter plus les Réunionnais.

  7. elle revient très très cher cette domi route pourrie! enfin l’essentiel est d’avoir dégagé cet amateur poker menteur et sa vieille – ATTENDONS AVEC IMPATIENCE MADAME DENIZOT POUR LES EMPLOIS DU CABINET ET LE SACRÉ DRH PATEL

    • ça va être marrant quand Denizot va être mutée ! mdrrr déjà que il y a vice de procédure sur ce qu’elle a déjà entamée! La Honte Madame Denizot, avouez en public que vous ne pouvez pas aller plus loin dans votre cabale contre Didier Robert ! Avouez le ! vous avez monté en épingle des recommandations de la CRC, que DR a suivi pour l’attaquer … mais patatras, les recommandations de la CRC ont été suivies… Sur quoi se base votre réquisitoire ! ? Allez, redemandez votre mutation et personne vous en tiendra rigueur, déjà que vous faites pas votre travail sur les pleines d’emplois familliaux HB AV PL !

  8. En fait, »l’intérêt général » n’existe plus du tout dans notre société. Nous sommes dans des combines politiciennes permanentes dans lesquelles se complaisent parfaitement les élus, assurés qu’ils sont que les « citoyens » les (ré)éliront sans problèmes;.Show must go on!

  9. « Pour autant, en qu’en tant qu’adultes bien éduquées, Bello et Bareigts ne vont pas s’étriper politiquement en public »
    … Et Bareights quitte la région sous les insultes de Lebreton et la vieille toupie qui hurle toujours bon dans les pronostiques Mr Mont Rouge

  10. Me La Présidente Bello/ Madame L’Ancienne Ministre Bareigts : ne vous étripez pas pour cette demi- route menée par un « piètre personnage » qui mène nulle part et qui se chiffre à plusieurs milliards d’euros. intéressez-vous pourquoi on en est arrivé la? où sont les millions ? et surtout observez le couperet du Saint – Esprit dans un avenir proche.

    • j’espère que vous demi intelligent vous n’empruntez pas cette demie route pourrie parce que ce serait dommage que l’illustre personne que vous êtes se rabaisse à emprunter cette route. moi je l’emprunte tous les jours et je remercie didier et je maudis bello de ne pas l’avoir laisser faire…. mais vous avec votre demi cerveau ça vous passe au dessus

  11. bonhomme Nexa la i zoué dans lo sort bonpé i paraît yves Monrouge. quand le retour pacte i sa devirer, veiller comment i sa tombe à terre. rappelle un peu béne bougre la rezion la gagne baisement, zordi i pleure pour la Toussaint

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