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CHU Réunion : élus et syndicats parlent d’une même voix « l’Etat veut nous tuer ! » (Vidéos)

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Entourée des sénateurs et députés de la Réunion, du président du conseil de surveillance du CHOR Emmanuel Séraphin, de Gilles Hubert (vice-président du Département), d’Ericka Bareigts, maire de St-Denis, du professeur Peter Von Théobald (Collectif santé hôpital Réunion) des membres du CHU et des représentants syndicaux (David Belda pour FO, Alain Puelle pour la CFTC, Expédit Lock Fat pour la CFDT, Frédéric Bache pour la CGTR et Françoise Anoumby Avaby pour l’UNSA), Huguette Bello, présidente du conseil de surveillance du CHU, et présidente de Région, a tenu une conférence de presse ce mardi matin, 20 février, pour tirer la sonnette d’alarme sur « la situation financière très préoccupante » du CHU de la Réunion.

Dans son collimateur : le gouvernement. « Que l’Etat I paye à nous cek li doit à nous ! », déclare-t-elle, très remontée contre l’Etat et le gouvernement. Rappelons que le déficit du CHU s’élève à un peu plus de 50 millions d’euros et les charges de l’Etat à plusieurs dizaines de millions d’euros. Une conférence de presse composée d’élus de tous bords politiques (les sénateurs Viviane Malet, Stéphane Fouassin et Evelyne Corbière; Les députés Philippe Naillet, Jean-Hugues Ratenon, Karine Lebon et Emeline K’Bidy). « la santé n’est ni de droite, ni de gauche, ni du centre », a souligné d’emblée Huguette Bello. Laquelle a obtenu un rendez-vous avec la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, lundi 26 février prochain, à Paris.

Au cours de la conférence de presse de ce matin à la Région, Huguette Bello a demandé à l’Etat de payer ce qu’elle doit à l’hôpital public de la Réunion. Ecoutez la présidente de Région et présidente du Conseil de surveillance du CHU, elle est au micro d’Yves Mont-Rouge :

Même son de cloche du côté du Professeur Peter Von Théobald du Collectif médical santé du CHU qui tire, lui aussi, la sonnette d’alarme sur la situation financière du CHU de la Réunion. Le Président du Collectif médical dénonce l’attitude du gouvernement qui souhaite envoyer une mission de l’IGAS plutôt que de payer ce qu’il doit à l’hôpital public. Ecoutez le Professeur Von Théobald :

Pour une fois, médecins, élus et représentants syndicaux parlent d’une seule et même voix afin d’interpeler le gouvernement quant à la situation dramatique du CHU Réunion en raison des « dettes » de l’Etat.

Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis : « nous continuerons à défendre notre hôpital public pour défendre et protéger nos familles »

« La situation des hôpitaux publics de France est critique. L’alerte a été de nouveau relayée au vu des difficultés des trente-deux Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) français dont le déficit cumulé a atteint 1,2 milliard d’euros fin 2023.

Or, la santé de nos familles est sacrée et nécessite un accompagnement. Pourquoi dans ce cas est-ce que notre hôpital public réunionnais n’est pas soutenu à sa juste valeur ? En effet, les annonces gouvernementales de retarder l’augmentation de 3 points du coefficient géographique, annoncée en novembre dernier, n’est pas acceptable. La sous-dotation du CHU de La Réunion est pourtant la principale cause de son déficit.

À La Réunion, sans doute plus qu’ailleurs, nous, Réunionnaises et Réunionnais sommes attachés à notre CHU, hôpital de proximité. Quand la vie de nos proches est sauvée grâce aux aides-soignants, infirmiers et médecins, nous devons leur en être reconnaissants en leur permettant d’exercer leurs fonctions dans de bonnes conditions.

Alors que nous souhaitons permettre à notre territoire d’avoir un nombre de lits et du personnel en nombre suffisant pour bien soigner nos familles, alors que nous souhaitons développer la recherche pour mieux soigner, on nous refuse les moyens de l’ambition et la vision portées par les Réunionnaises et Réunionnais.

Présente ce jour à la conférence en soutien à nos soignants, j’ai pu rappeler que la solidarité nationale doit être sans faille pour le CHU de La Réunion du fait des défis spécifiques, combat de longue haleine. Nous sommes un territoire isolé qui doit assurer un haut niveau de santé à sa population et avons besoin de poursuivre le développement de notre CHU. Or, les risques pesant sur le financement de notre hôpital public sont doublés de nouvelles demandes d’audit qui risquent de retarder le versement des dotations.

Phare de la santé dans l’océan Indien, La Réunion joue son rôle de grand hôpital avec la solidarité concernant les EvaSan. Cette mission ne saurait être assurée par d’autres hôpitaux français. C’est une des raisons pour lesquelles nous souhaitons développer l’hôpital public de l ́océan Indien, aussi bien à La Réunion qu’à Mayotte.

Cependant, deux risques pèsent sur ce projet. D’une part, la prise en charge des EvaSan n ́a pas été réglée lors des dernières annonces du gouvernement. D’autre part, on fait peser sur le CHU de La Réunion le manque d’investissements dans le centre hospitalier de Mayotte.

La responsabilité de notre État est d’accompagner nos territoires, nos hôpitaux. Avec les soignants et leurs syndicats, les représentants des usagers et les élus, nous continuerons à défendre notre hôpital public pour défendre et protéger nos familles. »

La sénatrice Audrey BÉLIM exprime son soutien inconditionnel au CHU de La Réunion

Le CHU de La Réunion mérite tout notre soutien. C’est un pôle de soins de proximité et d’excellence pour les Réunionnaises et les Réunionnais. C’est également l’établissement référence de notre bassin océanique.

J’étais présente lors des grèves en novembre dernier, où nous avons rencontré avec les syndicats la ministre déléguée Fadila KHATTABI lors de sa venue à La Réunion.

C’est pourquoi j’ai demandé en décembre dernier la réévaluation chaque année du coefficient géographique du CHU de La Réunion pour tenir compte des coûts réels et de la solidarité dont fait preuve l’établissement hospitalier de référence pour l’océan Indien. Il accueille maintenant plus de 600 évacuations sanitaires annuelles qui doivent entièrement être financées par la solidarité nationale. Cet amendement a été adopté au Sénat mais le gouvernement l’a fait disparaître du projet de loi après le déclenchement de l’article 49-3.

Dès lors, nous devons persister. Raison pour laquelle, en hémicycle lors de l’examen du PLF 2024, je suis revenue sur le fait sur le fait que si la hausse de 3 points du coefficient géographique était la bienvenue, à l’image de l’ensemble des élus nationaux et locaux, des personnels et leurs syndicats, elle n’était pas à la hauteur des enjeux, des préconisations transmises par la FHF-OI.

A plusieurs reprises ces dernières semaines, j’ai indiqué la nécessité de créer des partenariats, une coopération régionale permettant des conventions avec les pays de la zone afin que notre CHU puisse également bénéficier de nouvelles ressources dont les premiers bénéficiaires seraient les Réunionnais.

Étant en déplacement en Inde jusqu’à mercredi, je ne pourrai être présente à l’événement de soutien au CHU demain. Je soutiens en tout état de cause toute action assurant la continuité des soins, promotionnant les spécialités et permettant l’amélioration des conditions de travail au CHU. Nous devons garantir aux Réunionnais des soins de qualité et de proximité. Nous devons continuer à faire rayonner notre CHU dans notre bassin océanique.

Le député Jean-Hugues Ratenon : « l’unité réunionnaise »

Tous les représentants syndicaux et élus ainsi que la représentante du Collectif des usagers de l’hôpital public, Gabrielle Fontaine, se sont félicités de la démarche initiée par la Région, à savoir « une démarche collective » en faveur du CHU. Ils ont tous pris la parole à tour de rôle pour faire de leurs sentiments concernant cette situation qui pénalise la santé à la Réunion. « Une situation de maltraitance, discriminatoire » vis-à-vis du CHU. Une seule réaction, selon le député Ratenon : « l’unité réunionnaise » qui doit prévaloir. La députée Emeline K’Bidy a parlé de « mensonge et de trahison » du gouvernement envers les Réunionnais. La sénatrice Evelyne Corbière a dénoncé le fait que « l’Etat veut nous payer le coefficient géographique en chiquette ». Pour Philippe Naillet, député PS, « le déficit du CHU est dû à l’attitude irrespectueuse de l’Etat qui ne respecte pas ses engagements ». Pour la députée Karine Lebon, « l’Etat malmène notre santé qui, de ce fait, est mal barrée. On ne joue pas avec la santé ». « Il est important qu’on soit uni pour ce combat. On ne peut pas lésiner sur la santé », ont déclaré les sénateurs Stéphane Fouassin et Viviane Malet. Les deux élus ont eux aussi rendez-vous avec la ministre de la Santé le 27 février.

En tout cas, les élus et les syndicats ont décidé de se serrer les coudes pour faire face au gouvernement sur ce dossier sensible qui concerne la santé des Réunionnaises et des Réunionnais.

12 Commentaires

  1. Et ben la pou roule dessi ! Té mié mette si la route ? Toussa millions là… y dira que té fait partie d’une des priorités entre autre… l’état y peut pas être partout. Déjà que ns lé pris à la gorge semb ce crise que lé pas prêt de voir le bout du tunnel… à force, va dérailler !

  2. Le chu reunion, la région reunion, font croire au réunionnais que la situation et grave, mes ceux qui ait grave, ces de voir le nombre de copinage dans ces deux établissement public, la région comme le CHU, ne respecte pas la lois de 2005 sur le taux de BOETH sur l’emploi des personne en situation de handicape. Quelle ironie de voir ces établissement aujourd’hui venir criéer a l’aide alors qu’il on toujours laisser sur le carreaux ceux qui en avais besoin. Honte au chu et a la region

  3. CFDT ET UNSA, ont oublié qu’ il y a 15 ans ils ont voté pour le licenciement de 70 créoles qui étaient stagiaires( aucun département de France et aucun syndicat n’a fait cela auparavant) alors que le déficit était de 13 millions, le directeur actuel du CHU SUD participait à ce vote, c ‘est très peu comparé à aujourd’hui, comme d’habitude, on a fait venir des gens de métropole car plus compétent, voilà le résultat. Pauvre syndicat….vous faites pitié à voir

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