Pêche à la légine : la Région Réunion va-t-elle donner 5 millions d’euros à Jacques de Chateauvieux ?

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Une aide publique a été en effet sollicitée par la société Cana Tera de Jacques de Chateauvieux pour reprendre Sapmer SA. Du côté de la Région, on confirme l’information et on parle de 5 millions d’euros. Un accord de principe a sans doute été donné mais aucune décision n’a encore été prise et la commission permanente ne s’est toujours pas prononcée sur ce dossier, qui n’a jamais été examiné par les élus de la pyramide ; Il ne figure pas non plus à l’ordre du jour de la prochaine réunion du 15 mars. Un dossier qui fait pourtant beaucoup causer dans le milieu des affaires. J’y reviens dans un instant.

Au menu de ce Ti Kozman du jour : la reprise de la Sapmer donc par Jacques de Chateauvieux (avec ou sans l’aide de la Région Réunion ?), les trois offres de reprise du Quotidien et l’octroi de mer que le gouvernement prévoit de réformer d’ici à 2025. Mais impossible de commencer sans avoir une pensée particulière pour les femmes en ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes ; Journée reconnue comme telle en France sous l’impulsion d’Yvette Roudy, alors ministre déléguée aux droits des femmes. C’était en 1982. Le socialiste François Mitterrand avait été élu Président de la République un an auparavant. Mais d’autres femmes, avant Roudy, dans le monde entier, avaient mené des combats en faveur de cette reconnaissance. On peut citer Clara Zetkin, enseignante, journaliste et femme politique allemande, figure historique du féminisme et initiatrice de la journée de la Femme. C’était en 1910 à Copenhague où elle avait proposé pour la première fois d’organiser une journée des femmes afin de militer pour le droit de vote et l’égalité entre les sexes. Revendication inspirée des grands manifestations survenues aux Etats-Unis (grande grève des femmes à New-York le 8 mars 1857), puis dans le même pays en 1908 et 1909 pour réclamer les mêmes droits que les hommes. On peut citer également les combats de Simone de Beauvoir en France ou encore celui d’Olympe de Gouges (1748-1793), femme de Lettres puis femme politique, auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791. D’autres noms me viennent à l’esprit : Françoise Giroud (1916-2003), Gisèle Halimi (1927-2020), avocate et grande figure en France. Il y en a d’autres. Comment ne pas citer évidemment Simone Veil surtout à l’heure où la France vient de constitutionnaliser le droit à l’IVG (Interruption volontaire de grossesse) ? J’ai aussi à l’esprit des femmes célèbres, plus près de chez nous, à la Réunion, qui ont toujours lutté pour l’égalité des droits. Si des progrès incontestables sont à noter, il reste encore beaucoup de chemins à parcourir, beaucoup de luttes à mener dans ce domaine car dans la tête de nombreux hommes, l’expression « femme i commande pas lo z’homs » reste, malheureusement,  d’actualité, comme on peut le constater encore trop souvent, hélas, dans la presse, notamment dans les colonnes des faits-divers. Il y a encore du boulot pour un changement des mentalités !

Reprise du Quotidien : quand c’est flou, y’a un loup !

En parlant de journaux, rien à voir avec le sujet qui précède. Quelques mots sur les trois offres qui ont été faites pour la reprise du Quotidien. Vous les connaissez : ICP Roto de l’imprimeur Alfred Chane-Pane, Média Capital Réunion d’Henri Nijdam, directeur de publication du Nouvel économiste et la troisième offre émane de Newco dont le mandataire est Jacques Tillier, Pdg du JIR (Journal de l’île de la Réunion). Journal qui, cela ne vous a pas échappé, se trouve actuellement en redressement judiciaire. Journal qui à sa Une, chaque matin, depuis 99 jours (vendredi 8 mars y compris), réclame de l’argent à la Région Réunion ; Laquelle a versé une subvention de 600 000 euros au Quotidien. Pour rappel, la Région de Didier Robert avait versé 5,3 millions d’euros au JIR contre 3,4 millions au Quotidien.

Le JIR n’a plus d’argent, est en redressement judiciaire, réclame des sous à la Région bientôt depuis 100 jours, mais son patron, Tillier, se positionne comme repreneur du Quotidien. Comprenne qui pourra ! Coup de chapeau en tout cas aux  investisseurs qui se trouvent aux côtés du patron du JIR, lesquels perdent déjà de l’argent dans le JIR mais qui, malgré tout, sont prêts à investir pour sauver le Quotidien, actuellement en liquidation-cession ! Courage ou témérité ?

Bref, il existe trois offres sur lesquelles va se pencher, le 27 mars prochain, le tribunal de commerce de Saint-Denis, avant de rendre son verdict sur l’avenir du Quotidien. Mais avant le 27 mars, les élus du CSE (Comité Social et Economique) vont plancher sur les trois offres avec l’aide des experts, plus précisément le cabinet comptable Secafi qui connaît bien la boîte puisque sa responsable, Isabelle Goudard, travaille avec le Quotidien depuis une quinzaine d’années.

Dès ce vendredi 8 mars, l’administrateur judiciaire, Me Nicolas Gricourt, va présenter dans les détails les trois offres aux élus du CSE. C’est ce qu’espèrent, du moins, les élus du CSE qui, pour l’instant, ne disposent de très peu d’éléments sur les offres en question. Comme tout un chacun, ils ont appris que les trois offres ne faisaient pas du tout mention du maintien des journalistes actuels du Quotidien. A quelle sauce ces derniers vont-ils être mangés ? Grande question !

Dans son offre, Tillier du JIR (ou plutôt de Newco) zappe complètement ce volet mais dès le lendemain de la communication de la nouvelle, via ses médias, le patron du JIR a laissé entendre qu’il pourrait tout compte fait garder une trentaine de personnes (des journalistes ?) sur les 48 personnels que compte le Quotidien. Ce qui est sûr, à en juger par ce qui est écrit noir sur blanc, aucune offre ne prévoit de reprendre les 36 journalistes actuellement en poste au Quotidien.

Après la réunion extraordinaire de ce vendredi 8 mars, les élus du CSE auront jusqu’au 22 mars pour décortiquer les trois offres avec l’aide des experts de Sécafi. Puis, ils donneront leur avis sur les offres d’ici au 25 voire au 26 mars prochain, une fois qu’ils auront fait le tour de tous les aspects des dossiers, à savoir technique, juridique, financier… Pour l’instant, en dépit des trois offres présentes sur la table, ça reste flou. Et c’est bien connu, lorsque c’est flou, y’a forcément un loup ! On en saura plus le 26 mars au soir et, bien entendu, on sera définitivement fixé sur le sort du Quotidien le 27 mars, suite au jugement du tribunal de commerce de Saint-Denis.

Faut-il réformer l’octroi de mer qui a rapporté plus de 1,5 milliard d’euros aux collectivités locales des outre-mer ?

Je vous l’avais annoncé il y a quelques mois déjà dans un de mes Ti Kozman. La réforme de l’octroi de mer faisait partie des principaux chantiers du gouvernement pour 2024/2025. L’ancien ministre des Outre-mer, Jean-François Carenco, nommé en juillet 2023, avait déjà reçu des directives de Bercy concernant ce dossier. Depuis, il a quitté la rue Oudinot mais le processus de la réforme a bien été enclenché.

Le gouvernement avait déjà commandé un rapport auprès de la Cour des Comptes. Laquelle a rendu son rapport le 5 mars dernier. Rapport qui a aussitôt entraîné une levée de boucliers Outre-mer en général et, à la Réunion, en particulier. « Pas touch’ à l’octroi de mer », alerte Stéphane Fouassin, sénateur de la majorité présidentielle. Nombre d’élus, de tous bords politiques, à l’exception toutefois du Rassemblement National, tapent du poing sur la table en demandant le maintien dans les DROM de cette fiscalité instaurée en Martinique en 1670, puis en Guadeloupe à partir de 1825, avant d’être étendue à la Réunion en 1850, ensuite en Guyane en 1878 et, enfin à Mayotte, en 2014.

C’est une taxe qui est exclusive aux départements et régions d’outre-mer où sont également appliqués des taux de TVA, soit 8,5% à la Réunion contre 21% en France hexagonale et 0% en Guyane et à Mayotte. Cette taxe représente une manne financière importante pour les collectivités locales : plus de 1,5 milliard d’euros en 2022, soit 557 millions d’euros pour la Réunion. Une somme répartie de la façon suivante : 413 millions qui bénéficient aux 24 communes de l’île et 144 millions d’euros qui vont dans les caisses de la Région. L’octroi de mer relève de la compétence de la Région depuis la loi du 2 août 1984 pour la fixation des taux, des exonérations des intrants et, depuis 1993, des différentiels en faveur des producteurs locaux, dans le respect de la décision de l’Union européenne du 22 décembre 1989. Bref, vous l’aurez compris, c’est une fiscalité gérée localement.

Elle relève de la seule maîtrise de la Région et l’argent récolté profite aux collectivités locales, notamment aux dépenses de fonctionnement. L’Etat veut manifestement reprendre la main en recentralisant cette fiscalité dans le cadre d’une réforme qui se voudrait avant tout idéologique en se conformant au passage au souhait de Bruxelles en faisant sauter ce droit de douane qui empêcherait la concurrence. Ce que demandent les élus aujourd’hui, c’est d’être associés à cette réflexion qui a déjà été entamée dans la perspective du projet de loi des finances de 2025.

« Concertation », c’est le mot qui revient. Et qu’en pensent les consommateurs ? Faudrait aussi les associer à la réflexion ? Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement a décidé de mettre son nez dans cette fiscalité locale avec la détermination à dépoussiérer ce dispositif qui remonte du temps de Colbert. Les élus locaux sont sur le qui vive. Pour une fois, force est de constater que nombre d’entre eux sont contre la Cour des Comptes qui met à l’index un dispositif « à bout de souffle ». Force est de constater aussi que nos élus, de tous bords politiques, sont également contre la mission de l’IGAS annoncée par le gouvernement pour venir passer au crible la gestion du CHU de la Réunion. Normalement, quand on n’a rien à se reprocher, on ne devrait craindre aucune mission ! On me dit à Paris que le directeur du CHU Réunion serait de plus en plus dans la ligne de mire de sa hiérarchie et que sa gestion devrait, de toute façon, être prochainement passée au peigne fin par les inspecteurs de l’IGAS. A suivre !

Reprise de la SAPMER : de Chateauvieux n’a-t-il pas vendu la peau de la légine avant de l’avoir pêchée ?

Je vous l’ai dit, cest un sujet qui fait beaucoup jaser actuellement dans les milieux bancaires et même du côté des chefs d’entreprises qui ont été approchés par Jacques de Chateauvieux dans le but de réunir un tour de table afin de reprendre la SAPMER, cette société spécialisée dans la pêche à la légine, aux langoustes et aux thons. L’homme d’affaires a jusqu’au 29 mars prochain pour rendre son offre. Autrement dit, il serait toujours à la recherche d’investisseurs potentiels pour réunir la somme annoncée de 20 millions d’euros dans le cadre de l’augmentation du capital de la société en question.

Je vous explique, en m’appuyant tout simplement sur un communiqué de la Sapmer, publié dans la presse, y compris sur freedom.fr le 6 février dernier et signé de son Pdg Adrien de Chomereau. Il était écrit dans ce communiqué que Jacques de Châteauvieux (qui avait fait fortune dans le sucre à la Réunion), reprenait les rênes de la Sapmer SA. Il a donc fait une offre via Cana Tera, le holding patrimonial de de Chateauvieux. Cana Terra, actionnaire à hauteur de 94,4% de Sapmer Investissements, étant une société qui contrôle 90% des actions de Sapmer SA. L’acceptation de cette offre faite par de Chateauvieux, comme il est expliqué dans le communiqué, est assortie d’une garantie de couverture d’une augmentation de capital en numéraire de 20 millions d’euros et du bénéfice d’un protocole d’accord avec les banques de Sapmer SA. Le communiqué précise encore que « la garantie de couverture de l’augmentation du capital a pu être donnée grâce à la mobilisation d’institutions, d’entrepreneurs et de familles réunionnaises qui ont souhaité assurer la pérennité d’une entreprise emblématique du territoire». Le communiqué poursuit : « Cette solution a pu être réalisée aussi grâce au soutien des banques de Sapmer SA implantées à la Réunion et engagées solidairement envers le tissu économique local ».

Quand on lit ce communiqué, on ne peut plus clair, l’on se dit que le tour de table a été effectué ou qu’il ne devrait pas tarder à l’être, grâce notamment au coup de pouce financier des institutions. La seule institution pouvant intervenir en matière de développement économique étant la Région dont la présidente prône régulièrement « le patriotisme économique », comme ce fut le cas dans le dossier de Run Market, même si, au final, ça a foiré et l’affaire a été conclue par les Mauriciens. En revanche, le « patriotisme économique » a marché pour Air Austral. Via la Sematra, la Région avec l’aide des investisseurs, avec aussi celle considérable de l’Etat (écrasement des dettes), et celle du Département et  de la CCIR, a pu sauver la compagnie aérienne régionale, secteur stratégique. Les actionnaires viennent encore tout récemment injecter 10 millions d’euros dans la compagnie qui, financièrement, se trouvait encore dans une forte zone de turbulences.

Qu’en sera-t-il pour la Sapmer de Jacques de Chateauvieux ? Peut-on réellement parler ici de «patriotisme économique » ? Dans son discours prononcé lors de l’évènement « La Réunion à la carte, un avant-goût du SIA », le 22 février dernier à l’Orangerie d’Auteuil, à Paris, Huguette Bello avait fait une sortie remarquée sur la légine. Elle avait parlé de l’exportation des produits de la pêche avant d’insister sur « la légine, ce fameux poisson, plein d’Oméga 3, produit exceptionnel ». Elle avait remis une couche, le 26 février, lors de l’inauguration du « Village Réunion », au Salon International de l’Agriculture (SIA), toujours à Paris, en ne parlant plus de légine, mais en déclarant : « la pêche fait partie de nos préoccupations. Le monde de la pêche peut compter sur le soutien de la Région ».

Existe-t-il un lien entre le communiqué de la Sapmer du 6 février expliquant que « la garantie de la couverture de l’augmentation du capital a pu être donnée grâce à la mobilisation d’institutions… » et le coup de foudre de la présidente de Région, à Paris, pour la légine, ce poisson pêché par la Sapmer SA ?

Il faut savoir que la Réunion dispose d’un quota de 6 000 tonnes de légine. 8 bateaux ont obtenu le droit de pêcher ce poisson autour des Kerguélen et des îles Crozet dans les TAAF. Sur les 8 bateaux, 4 appartiennent à la Sapmer, 1 à Cap Bourbon (Armement Le Garrec, groupe breton), 1 à Intermarché (Comata), 1 à Pêche Avenir (Laurent Virapoullé) et 1 à Réunion Pêche Australe, le dernier entrant depuis 2022. Tous ces bateaux pouvaient bénéficier auparavant de la défiscalisation. Ce n’est plus les cas aujourd’hui. L’aide à la construction de bateaux est interdite dans l’Union européenne.

Je ne vous apprends rien en vous disant que la légine est un poisson très prisé par les consommateurs, notamment par les Japonnais. Depuis les années 2000, les armateurs français se sont installés en investissant dans les palandriers. La Sapmer, qui existe depuis 1947, pêchait déjà la langouste avant de se lancer dans la pêche à la légine. Une activité qui date depuis maintenant près de 30 ans et qui a permis de la relancer. La légine est « produit vraiment exceptionnel », pour reprendre les mots de la présidente de Région.

A un moment donné, la Sapmer a été rachetée par Jaccar holding. Jaccar comme Jacques et Caroline. Jaccar a souhaité, ce fut une époque, vendre la Sapmer, avant d’y renoncer. Jaccar se lance alors dans la pêche aux thons, se fait construire au Vietnam 3 thoniers grâce à la défiscalisation. Il s’installe également à Maurice et aux Seychelles. Il disposera au total d’une dizaine de thoniers senneurs, investit à Maurice où sera installée la direction générale de son entreprise. Jaccar investi ce qu’il gagne grâce à la légine dans le thon, une filière qui connaît des difficultés. Au fil des ans, Jaccar se voit contraint de vendre des bateaux; Sa société enregistre des pertes massives. Jaccar (qui comprend Bourbon et Sapmer) fait faillite : 2 milliards d’euros de dettes. Le tribunal de commerce de Marseille donne à Jaccar jusqu’en 2025 pour vendre les actions. De Chateauvieux doit aussi vendre la Sapmer, endetté en raison des mauvaises affaires faites à Maurice et aux Seychelles. Un appel à candidatures est ouvert pour le rachat de la Sapmer. C’est à ce moment que Jacques de Chateauvieux réapparaît via Cana Tera qui fait une offre. Des concurrents français ont essayé, semble-t-il, de se positionner mais « tout aurait été fait pour qu’ils soient mis sur la touche », explique-t-on. Cana Tera de Jacques de Chateauvieux fait ainsi une offre de rachat à son ancien holding Jaccar. Une offre qui est acceptée. D’où le communiqué triomphant du 6 février dernier de la Sapmer, société gérée par son gendre.

D’après nos informations, l’offre a été acceptée à quelques conditions dont celle de réunir le tour de table de 20 millions d’euros dans le cadre de l’augmentation du capital. Et Cana Tera (ou Jacques de Chateauvieux, c’est kif-kif) compte beaucoup sur la subvention régionale. Il serait question de 5 millions d’euros. C’est la somme qui m’a été rapportée du côté de la pyramide inversée. Une somme qui ne serait pas encore définitivement formalisée ni actée dans le cadre d’une commission permanente. Ce dossier ne figurait pas l’ordre du jour de la commission permanente d’avant le 6 février (date du communiqué de la sapmer), ni à celui de la commission permanente des 9 et 23 février et même pas à l’ordre du jour de la commission du 15 mars prochain.

Jacques de Chateauvieux aurait-il vendu la peau de la légine avant de l’avoir pêchée ? Un coup de bluff pour crédibiliser son offre auprès des potentiels investisseurs réunionnais ? En tout cas, cette possible participation financière de la Région au rachat de la Sapmer via Cana Tera de Jacques de Chateauvieux interroge plus d’un dans le milieu des affaires d’autant que le secteur de la pêche à la légine et à la langouste n’est pas en crise et ne nécessite pas forcément des aides publiques, comme le souligne un rapport de l’inspection des finances. D’autres secteurs de l’économie locale ont besoin, en revanche, de l’aide publique. Des artisans, des commerçants sont obligés de mettre la clé sous la porte faute de subventions. Toujours dans le milieu des affaires, on considère que si la Région rentre dans la Sapmer par le biais de Cana Tera, cela va fausser la concurrence. Quant au « patriotisme économique », il n’y avait aucun risque, contrairement à ce qui a pu être dit, que la Sapmer passe aux mains des étrangers. Certains rappellent que des armateurs français, réunionnais dont la gestion de leur société n’a jamais fait défaut et encore moins l’objet d’une sanction judiciaire, étaient prêts à racheter la Sapmer, sans recourir à l’aide publique. Si la Région n’intervient pas financièrement, Cana Tera sera-t-elle en mesure de réunir le tour de table pour le rachat de la Sapmer ? Pour l’instant, la Région n’a pris aucune décision. Les banques veillent au grain. Certains acteurs de la filière ont déjà alerté Paris ainsi que Bruxelles sur ce dossier où l’aide publique (l’argent des contribuables) pourrait être sollicitée pour une affaire « quasi familiale ». A suivre !

Younous Omarjee, actuel député européen de La France Insoumise, sera deuxième sur la liste aux prochaines européennes tandis qu’Huguette Bello bouclera ladite liste liste, juste derrière Jean-Luc Mélenchon. (Crédit photo : YM)

Pour finir, un petit mot de politique. Younous Omarjee , député européen depuis deux mandats, prêt à rempiler si la liste de La France Insoumise (LFI) totalise au moins 5% des suffrages le 9 juin prochain à l’issue des élections européennes. Lui est sûr d’être élu pour un troisième mandat. Il se retrouve 2ème sur la liste qui sera conduite par Manon Aubry. Une juste reconnaissance de son travail. Il faut dire que le Réunionnais connaît bien ses dossiers et ne manque pas de monter au créneau au Parlement pour les défendre, toujours avec vigueur. On ne vous l’a peut-être pas dit, mais c’est Huguette Bello, présidente de la Région Réunion qui, symboliquement, bouclera la dite liste, juste après Jean-Luc Mélenchon.

Un autre petit mot de politique pour vous dire que j’ai reçu un message d’Hélène Codeville dimanche dernier. Vous ne la connaissez pas ? C’est normal. Elle n’est pas (encore) connue dans la sphère politique locale. Son message me disait : « j’ai vu votre publication du 2 mars, Trait d’Union de Mr Vergoz. Pour information, je n’ai jamais été officiellement membre dans MPTU (Mouvement Politique Trait-d’Union, présidé par Michel Vergoz) et d’ailleurs je n’étais pas présente lors de cette conférence de presse. Je suis membre du parti présidentiel depuis le 6 avril 2016. En aucun cas, je cautionne les positions politiques prisent (ndlr : elle a fait une faute !) par le mouvement MPTU. Merci de bien vouloir éviter d’utiliser mon image pour les publications de Trait d’Union afin d’éviter toute confusion pour vos lecteurs. Bon dimanche à vous ». Message bien reçu madame. Bonne continuation politique à vous !

Hélène Codeville, c’est la dame blonde, à l’extrême gauche, sur la photo d’archives. Elle avait posé tout sourire avec le MPTU mais, aujourd’hui, elle ne souhaite plus « cautionner les décisions » de ce mouvement de la majorité présidentielle.

La toute dernière pour terminer. On a beaucoup parler cette semaine de l’autorisation donnée par le gouvernement aux infirmiers libéraux pour délivrer des certificats de décès. Un problème auquel étaient souvent confrontées les familles réunionnaises lors de la perte d’un être cher. Pas évident en effet de trouver un médecin qui, seul, jusqu’ici disposait de ce droit. Suite à un combat collectif mené de longue date par plusieurs élus de la Réunion, notre île a été choisie par le gouvernement pour devenir, durant un an, le département pilote afin de mener cette expérimentation. Ce n’est pas le travail d’un seul élu, conseiller départemental de Saint-Paul depuis 2020, comme on a pu l’entendre y compris sur les ondes de notre radio (Free Dom), mais bien l’aboutissement d’une longue lutte collective menée par les élus de tous bords politiques, même si, il faut le reconnaître, Aurélien Centon, garçon adorable qui fait beaucoup dans le social depuis longtemps, a toujours su bien communiquer sur le sujet. Mais de là à lui attribuer personnellement le mérite de cette décision gouvernementale récente, ce serait un peu injuste vis-à-vis de ses collègues du Département ou d’autres collectivités qui ont défriché ce terrain, bien avant lui.

Y.M.

([email protected])

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

22 Commentaires

    • Tout à fait d’accord.
      Surtout que dChateauvieux a dilapidé l’héritage réunionnais en vendant un à un, un à un le patrimoine local qui lui appartenait pour s’enrichir à l’extérieur. A l’inverse total des grande familles qui ont transmis un patrimoine à leur enfants de générations en générations, pour lui il ne restera rien à transmettre à la Réunion.

  1. Montrouge est misogyne, les femmes en politiques il aime pas trop, toujours en train de dénigrer. Codeville est connue en tout cas on vote pour elle, contrairement à Montrouge qui ne serait pas élu délégué de la classe. Si elle a un désaccord avec sa famille politique, on aimerait en connaître la nature au lieu de la voir être tournée en dérision, son positionnement est politiquement intéressant. J’ajoute que quand on fait des fautes tous les 4 mots et qu’on rédige comme un pied on s’abstient d’aller commenter l’écriture intuitive des téléphones des autres.
    Courage madame Codeville.

  2. De Chateauvieux : je rêve ?
    Je le croyais en prison : le roi de la corruption à grande echelle
    Le CSA, la commission CDUC, Score, la SEMPA, il a un casier long comme le bras !
    Il avait été condamné à de la prison ferme par le Procureur Legras, il n’a pas fait un seul jour de cachot…
    Et maintenant il drague Huguette pour piquer encore de l’argent public
    Vive la ripoublique bananière

  3. Très bel article de presse sur le Jir/ quotidien ainsi que la Sapmer.
    Ja’ai un tres bon sujet pour vous qui ferait trembler la REUNION Mr MONT-ROUGE.
    De la corruption d’avocats envers une entreprise Réunionnaise De 3 générations .

    • Nena y pêche legine alors ? Dan ce filet qui pèse lourd n’aura ein ou plusieurs maquereaux. Et le petit oiseau et le petit poisson qui s’aimèrent d’amour tendre ? Aterlà y zoué pas pti y zoué gros. Comprends qu’à la pêche aux moules nana y veut pu y aller. Qd na la main au panier faut porter plainte. En voilà un que la tomb dan filet (la mer du côté l’hexagone) dan la pêche aux gros tout est bon à prendre cet y prends pas les jeter par dessus bord. Avec ses reflets d’argent qui ne se laisserait pas succomber ? Et dire que nena y vive avec moins de cinq cent par mois …

  4. Yves , bonjour !
    Pour le béotien que je suis , une grande partie de ce texte demeure bien hermétique.
    Ne tombe pas dans les mêmes travers que le licencié en biologie de l’est qui écrit « faune » comme « téléphone « .
    Bonne journée.

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